Ben Ali c’est fini et peut-être bientôt Alliot-Marie aussi. L’étau se resserre autour de la chef de la diplomatie française. Après le couac du 11 janvier dernier où elle avait proposé devant l’Assemblée nationale une assistance sécuritaire au régime Ben Ali, MAM est de nouveau au coeur du cyclone. Dans son édition du 2 février, le Canard Enchaîné l’accuse d’avoir bénéficié des largesses d’un homme d’affaire proche du clan Ben Ali lors de son séjour à Noël dernier en Tunisie.
La politique n’est pas qu’une affaire de logique et de choses carrées. L’irrationel y a toute sa place. La très rigide MAM pensait sans doute, que la validation par l’Élysée de sa proposition de coopération sécuritaire avec la Tunisie de Ben Ali était la meilleure des garanties. La polémique qui en a suivi atteste du contraire.
Elle rebondit avec les affirmations du Canard Enchaîné qui, si elles étaient avérées, confirmeraient les liens étroits entre la classe politique française et les anciens dirigeants tunisiens. Elles permettraient surtout de mieux comprendre les raisons de la cécité de l’appareil d’État français face aux grands mouvements souterrains qui couvaient dans la société civile tunisienne.
Le bavard volatile avance que MAM a eu recours fin 2010, avec son compagnon et ministre des relations avec le Parlement Patrick Ollier ainsi que des membres de leur famille, au jet privé d’un homme d’affaires tunisien membre du clan Ben Ali pour relier Tunis à la ville de Tabarka.
L’AFP rapporte que l’avion privé ainsi que l’hôtel de destination appartiennent à Aziz Miled, ami de longue date de la ministre. L’hebdomadaire satyrique le décrit pour sa part comme proche de Belhassen Trabelsi, beau-frère de l’ex-président Zine el Abidine Ben Ali.
Faux réplique le cabinet de MAM. Celui-ci reconnaît que MAM après avoir pris un vol commercial de Paris à Tunis, a ensuite utilisé à l’invitation de Aziz Miled un avion privé pour Tabarka mais dément vivement l’appartenance de cet ami de longue date au clan Ben Ali. “M. Miled est d’autant moins un proche de Ben Ali que les nouvelles autorités tunisiennes, après le départ de ce dernier et de sa famille, lui ont restitué l’ensemble de ses parts ainsi que la présidence de Nouvelair” se défend l’entourage de la ministre.
De tels faits au regard de la déclaration de MAM du 11 janvier devrait conduire un couple politique qui revendique son attachement aux valeurs gaullistes à la démission. Mais la psychorigide MAM semble déterminée à ne rien lâcher et a déjà prévenu qu’elle avait “le cuir épais“.
On voit mal pourtant comment ce couple ministériel, une première pour la Véme, pourrait rester en place sans que leur crédibilité ne soit altérée. Michèle Alliot-Marie est bien entendu la plus exposée. Difficile d’imaginer qu’elle puisse après une telle séquence, comme si de rien n’était, continuer à représenter la France à l’étranger .
Au-delà de sa personne, c’est tout l’exécutif français qui est éclaboussé car, l’Élysée après avoir validé les propos qu’allait tenir la ministre devant l’Assemblée nationale, n’ignorait pas le déplacement de celle-ci en Tunisie pour les fêtes de fin d’année.
Au moment où se profile le procès de Jacques Chirac, l’exfiltration de MAM du gouvernement remettrait en cause un équilibre construit autour du retour des chiraquiens.
Ce serait surtout un nouveau mauvais coup porté à la diplomatie française, déjà très affaiblie par le passage de Bernard Kouchner qui aura été marqué par le déplacement sans précédent du centre de décisions du Quai d’Orsay vers l’Élysée et ses obscurs conseillers. On mesure aujourd’hui avec l’épisode Tunisien les conséquences de cette focalisation du pouvoir au palais de l’Elysée et la mise sur la touche du savoir-faire du Quai et de son réseau.
Les seuls démentis du cabinet de Michèle Alliot-Marie ne suffiront pas en tout état de cause à mettre un terme à l’affaire. Si dans le cas de l’affaire Woerth-Bettencourt Nicolas Sarkozy a pu sauver un temps la tête de son ministre du budget, pièce maîtresse du financement de l’UMP et de la campagne présidentielle, on voit mal comment l’Élysée pourra ré-éditer une stratégie du déni face a une pression qui sera certes hexagonale mais aussi internationale notamment au regard du rôle que souhaite jouer la France tant au niveau du G20 que de l’Union Pour la Méditerranée (UPM).
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 10 février à 17:25
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