RETOUR AU BERCAIL
Pour devenir la femme fatale
Elle a faussé compagnie à son île natale
S’est réfugiée en citadine, telle sur la lune
Laissant derrière elle son fruit à pain pour des prunes
Depuis peu, les lettres aux parents
Sont devenues de plus en plus rares
Car installée, tout du haut de son phare
Elle vivait dans le vent
Une vie coulante
Alors ne se souciait guère
Et ne prenait plus jamais peur
Car elle pouvait remonter le courant
Chaque année, vacances balnéaires
Suivies des sports d’hiver
Ensuite s’éclatant dans des arts culinaires
Elle menait sa vie en toute splendeur
Habillée en guêpière
Elle dormait sur ses deux oreilles
Cette mégalomane
Avait trouvé la manne
Puis la réalité avait commencé à s’installer
Les bons amis
Etaient tous disparus
Elle s’est retrouvée dans un monde dépeuplé
Voilà qu’elle rêvait de ses cocotiers
Au long de la plage de sable doré
Et du jardin de Maman et Papa, parfumé d’odeur de miel
De ses rendez-vous infatigables avec son people arc-en-ciel
Madame, blanchie comme un flocon de neige, a plié bagages
Et est repartie vers son beau rivage
Pour réapprendre à flâner
Et à être en beauté.
Ce poème est extrait du numéro 5 de la revue seychelloise de poèsie SIPAY.
ou B.P. 4085, Mahé, Seychelles