Magazine Santé

Contrôler les coûts de la santé: oui mais comment?

Publié le 03 février 2011 par Samiahurst @samiahurst
Contrôler les coûts de la santé: oui mais comment?Il semble que ce soit une année où l'on parlera de limitation des coûts de la santé. L'automne dernier, le Tribunal Fédéral a publié un arrêt (9C_334/2010, pour les curieux) que je vous commenterai tout bientôt. Et le Département Fédéral de l'Intérieur prend décision sur décision touchant à ça.
Sur le fond, tant mieux! Ça fait beaucoup trop longtemps que la question ne faisait pas l'objet de discussions. Alors en guise d'introduction à ce qui va sans doute devenir une série de billets au fil du temps, je vous remets un truc que j'avais écrit il y a quelques temps déjà, ailleurs. Concernant où mettre la limite lorsqu'on...limite les coûts de la santé:
"(...) il est facile d’être d’accord sur la nécessité de s’abstenir de ce qui « n’est pas raisonnable ». Le problème, c’est que nous n’avons pas tous la même conception de ce qui est « raisonnable ». Pour compliquer davantage, nous avons la tendance fâcheuse mais compréhensible de changer d’avis selon que nous sommes à tour de rôle le malade qui nécessite des soins, ou l’assuré qui paye la facture. Si encore il y avait un « mètre universel » pour déterminer quels soins sont raisonnables, nous pourrions nous y référer pour fixer notre limite, mais ce genre de critère n’existe pas. Malheureusement, ou heureusement pour qui défend l’idée que les personnes concernées doivent avoir leur mot à dire, nous sommes donc obligés pour adopter une « limite raisonnable », de nous mettre d’accord. La limite la mieux défendable est celle qui peut être considérée comme la meilleure par toutes les personnes concernées, alors qu’elles savent qu’elles sont toutes à risque d’être défavorisées par les failles du système."
C'est qui, ça, les personnes à risque? A la base, c'est tout le monde. Même source:
"(...) l’équité et la solidarité, qui fondent les systèmes de santé européens, « servent » à quelque chose. Elles sont le signe d’une société qui se soucie de tous ses membres, y compris les plus vulnérables. Nous reconnaissons un droit à chacun d’avoir accès à des soins de santé. Le « meilleur niveau de santé atteignable » est d’ailleurs reconnu comme un droit fondamental par l’OMS. La santé est un pré requis indispensable pour que chacun ait des chances équitables d’avoir une vie bonne. Mais en plus, la solidarité et l’équité de notre système de santé, nous offrent à tous davantage de sécurité. Seule, je suis à la merci d’une maladie soudaine et chère à traiter. Avec mes concitoyens, ce risque est amorti car partagé. Nous ne savons pas qui va tomber malade, ni qui sera appauvri par la maladie : nous risquons donc tous de devenir un jour victimes d’un système de santé qui désavantagerait les malades ou les pauvres. Ce risque n’est pas purement hypothétique. Une étude récemment publiée dans le très sérieux journal Health Affairs révèle que les frais médicaux sont en cause dans la moitié des faillites enregistrées aux Etats-Unis, et que 75.7% de ces personnes étaient assurées initialement. [petite note, c'était avant la crise immobilière, ça...] Un système qui tolère que l’on laisse de côté les pauvres et les personnes malades devient vite inutile pour ceux-là même qui viennent à en avoir besoin, quelle que soit leur situation de départ. En bref, dans toute stratégie de médecine à plusieurs vitesses, nous risquons un jour de nous retrouver en dernière classe."
L'équité du système est donc une des aunes principales auxquelles il faut juger les mesures de distribution dans un domaine comme la santé. C'est un sujet qu'on reverra. Ce principe, heureusement, ne semble pas véritablement remis en question en Suisse. Mais comme souvent le diable est dans les détails, car le protéger est souvent plus difficile que prévu. Et il s'agit de ne pas l'oublier en route. En attendant, votre avis m'intéresse. L'élimination du remboursement pour les lunette, la taxe pour les repas à l'hôpital, la couverture des médecines complémentaires, l'augmentation de la part des génériques, la surveillance intensifiée des caisses maladies, vous en pensez quoi?
Question 1: vous pensez que ça aura un effet (bon ou mauvais) sur les coûts de la santé?
Question 2: vous pensez que ça aura un effet (bon ou mauvais) sur l'équité de notre système?
Question 3: bonne idée, pas bonne idée?
Je dois dire qu'il y a des idées qui me plaisent bien là dedans. A priori. Mais c'est bien tôt. Et on en reparlera.

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Samiahurst 1169 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines