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Brins d'éternité

Publié le 03 février 2011 par Espritvagabond
Un petit billet pour vous parler d'un des meilleurs fanzines actuels du milieu de la SFFQ. Bien qu'éloigné du milieu depuis une décennie, je regarde toujours avec une certaine tendresse mêlée de nostalgie comment évoluent les jeunes auteurs et le fandom dont ils constituent la relève et souvent, les éléments les plus énergiques. Je profite donc de mon passage au lancement du plus récent numéro de Brins d'éternité pour vous parler de ce fanzine.
Brins d'éternitéCe 28e numéro est d'abord un superbe objet. Format pratique, couverture couleur splendide, reliure à dos carré, Brins d'éternité a de véritables allures de revue professionnelle. De l'époque où je collaborais à Temps Tôt (le meilleur fanzine de son époque), produire un tel objet relevait du rêve. Avec les outils accessibles aujourd'hui, ce rêve est une réalité, et Brins d'éternité occupe désormais avec panache la niche écologique littéraire qu'occupait Temps Tôt dans les années 90.
Dans le cas de cet opus, quand on regarde le sommaire, on pense également à ce que l'on retrouve en revue professionnelle; Les nouvelles Claude Bolduc et Jean-Pierre Laigle et les critiques d'Ariane Gélinas nous renvoient immédiatement au dernier Solarisdont j'ai justement parlé la semaine dernière. Pourtant, en y regardant de plus près, on constate que Brins est définitivement un fanzine, et qui semble bien remplir son rôle de tremplin (on aperçoit le nom de plusieurs jeunes auteurs - dont certains en sont à leur premier texte publié), avec tous les avantages et inconvénients que ça comporte. L'ensemble des fictions est d'un niveau moins abouti que ce qu'offrent les revues pros (la plupart des textes SF sont trop ambitieux pour ce qu'ils livrent), mais il se dégage des histoires de ce numéro une énergie certaine, une impatience de publier qui fait plaisir à voir (et à lire), et qui me rappelle également mes débuts comme auteur. Mis à part la très amusante (bien qu'anecdotique) nouvelle de Bolduc, Home, sweet home, la nouvelle qui se détache de ce numéro est Confidences, de Pat Isabelle, qui a comme principal défaut d'être beaucoup trop courte. J'en redemandais, moi, des confidences de ce robot bien particulier!
Brins d'éternitéParmi les anciens numéros de Brins d'éternité, j'attire votre attention sur le numéro 25. Une fois encore, la couverture est magnifique. Côté contenu, la nouvelle de Dave Côté, Mon père est plus fort que le tien, n'est peut-être pas aussi étonnante que celle publiée récemment dans Solaris, mais elle vaut le détour par son côté original assumé. Le numéro propose aussi une petite entrevue avec Patrick Senécal (par Josée Boudreau), ainsi qu'un article sur Le refus du deuil, dans Simetierre de Stephen King (par Pierre-Alexandre Bonin). L'article est un peu trop académique pour mes goûts, mais n'est pas inintéressant pour autant.
Sinon, côté articles dans Brins d'éternité, je me permets de revenir sur le plus récent numéro 28, qui propose un article d'une drôlerie involontaire absolument délicieuse. En effet, dans Ma SF est-elle de la Science-fiction?, l'auteur Jean-Pierre April s'auto-analyse, sur un ton suffisant aux limites de la condescendance, dans un texte qui sent le règlement de compte et où il se permet même avec une prétention non camouflée de s'auto-adjectiviser ("C'est trop aprilistique"). Un incroyable bijou de délire plein d'humour involontaire.
D'autres informations ainsi que le sommaire des anciens numéros sont disponibles sur le site de la revue.
Et si vous aimez ce genre de revues et fanzines, je vous suggère de lire le petit survol qu'a préparé récemment ma collègue blogueuse Ariane Gélinas sur les revues et fanzines qui traitent de genres.
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