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Poème : l'offrande d'un champ

Par Victor Vieilfault @Vic_Vieilfault

Qu'ils sont beaux tes cheveux, nombreux et foisonnant,

Ils fourmillent sur ton chef comme un essaim d'abeilles.

C'est le vent qui anime, c'est le souffle qui fend

Les épis et les blés qui sommeillent au soleil

Et qui ouvre un passage pour un faisceau perdu

A la lueur de l'or dans le champ de la veille.

C'est la couleur du miel qui embrase le talus

Un râteau sillonnant les allées de la tête

Préparant le jardin pour l'illustre inconnu.

Une fleur au milieu, petite rose de fête,

Distille sa beauté au doux lieu-dit du crâne.

Lentement la lumière, du haut des cieux s'apprête

A s'éclipser bientôt pour permettre à la canne

D'un habitant d'ici de tomber sur le sol

Discrètement et sans heurt, en fermant toutes les vannes.

Comme le calcaire de l'eau blanchit les gondoles

Les ruisseaux d'une vie enneigent la belle cime

Transperçant les nuages un peu comme une obole.

VV


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