Qu'ils sont beaux tes cheveux, nombreux et foisonnant,
Ils fourmillent sur ton chef comme un essaim d'abeilles.
C'est le vent qui anime, c'est le souffle qui fend
Les épis et les blés qui sommeillent au soleil
Et qui ouvre un passage pour un faisceau perdu
A la lueur de l'or dans le champ de la veille.
C'est la couleur du miel qui embrase le talus
Un râteau sillonnant les allées de la tête
Préparant le jardin pour l'illustre inconnu.
Une fleur au milieu, petite rose de fête,
Distille sa beauté au doux lieu-dit du crâne.
Lentement la lumière, du haut des cieux s'apprête
A s'éclipser bientôt pour permettre à la canne
D'un habitant d'ici de tomber sur le sol
Discrètement et sans heurt, en fermant toutes les vannes.
Comme le calcaire de l'eau blanchit les gondoles
Les ruisseaux d'une vie enneigent la belle cime
Transperçant les nuages un peu comme une obole.
VV