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Chroniques de lecture - 5

Par Hervé Bienvault

Plume «Les Carnets du sous-sol»
de Fedor Dostoïevski

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Ce petit roman, d’une centaine de pages, est parfois titré «L’esprit souterrain».
Finkielkraut, dans son excellent essai sur la littérature «Un coeur intelligent» le surnomme «L’enfer de l’amour-propre».
Cette oeuvre noire fait partie de la bibliothèque idéale du philosophe.
Dostoievski «Je suis un homme malade, je suis un homme méchant» prévient le narrateur dès la première phrase. Réfugié dans un sous-sol, un homme sans nom, petit fonctionnaire (s’agit-il de Dostoïevski lui même?) monologue, peste contre la nature humaine, le monde entier et... lui même.
Haineux, il rejette tout... jusqu’aux promesses de l’amour... Les pages qui relatent la relation tumultueuse et désespérante de notre «héros» avec une prostituée sont remarquables.
«(...) mais elle avait parfaitement compris que j'étais un monstre, un homme incapable de l'aimer (...) c'est sa présence qui m'était odieuse, insupportable. Je voulais qu'elle disparaisse. "La paix", je voulais ça; je voulais rester seul dans mon sous-sol. "La vie vivante", par manque d'habitude, elle m'avait écrasé tellement que j'avais du mal à respirer.»
Un roman dérangeant qui, parfois, nous renvoie notre propre image.
Un livre anarchiste, véritable manifeste, qui a sûrement inspiré Céline ou Camus.
Selon moi, un premier chef d’oeuvre nihiliste et déjà sartrien du maître russe!
4ème de couverture
Réfugié dans son sous-sol, le personnage que met en scène Dostoïevski ne cesse de conspuer l'humaine condition pour prôner son droit à la liberté. Et il n'a de répit qu'il n'ait, dans son discours, humilié, diminué, vilipendé les amis de passage ou la maîtresse d'un soir.
Un monologue féroce et imprécatoire...
Les premières phrases
 "Je suis un homme malade… Je suis un homme méchant. Je suis un homme déplaisant. Je crois que j'ai une maladie de foie. D'ailleurs je ne comprends absolument rien à ma maladie et ne sais pas au juste où j'ai mal. Je ne me soigne pas et ne me suis jamais soigné. Si je ne me soigne pas, c'est par pure méchanceté de ma part. Je sais très bien que ce ne sont pas les médecins que j'embête en refusant de me faire soigner. Je ne fais tort qu'à moi-même ; je le comprends mieux que quiconque. Et pourtant, c'est bien par méchanceté que je ne me soigne pas. J'ai mal au foie ! Tant mieux !!"
Avertissement
Dommage que cette traduction ne soit pas toujours à la hauteur.

T.C.


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