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Psychiatrie, pédophilie et récidive

Publié le 23 janvier 2008 par Kalvin Whiteoak
prisons2.jpgLa noix d'or de la semaine est décernée au Professeur et Docteur Bruno Gravier, médecin responsable du SMPP, Service de médecine et psychiatrie pénitentiaires du canton de Vaud, qui dans une interview sur la dangerosité des prêtres pédophiles a déclaré tout de go en début de semaine :   "Un traitement psychologique ou/et psychiatrique n'est utile pour prévenir les cas de récidive QUE SI L'ON EST EN PRESENCE D'UNE SANCTION. En l'absence de sanction pénale, un traitement est sans effet, car il n'y a pas de prise en compte par l'intéressé du caractère illicite de son acte".   En gros, donc, un psychiatre est incapable de susciter cette prise en compte si le sujet n'est pas enfermé, bravo. Et un pédophile est donc, si on poursuit le raisonnement, totalement incapable de se rendre compte de la nature illicite de ses actes SEUL ET AVANT D'ÊTRE ENFERME ? tous irresponsables donc ? pourquoi les condamner avec un tel raisonnement ?   Loin de nous l'idée de soutenir les prêtres pédophiles et le clergé compromis avec eux, bien au contraire, mais ce genre d'affirmation générale ne risque en tous cas pas de conduire le Professeur Gravier au panthéon de la psychiatrie moderne. Au contraire, une telle contre-vérité relève de la subjectivité pure et n'a strictement rien de médicalement contrôlé ni prouvé. Elle relève uniquement d'une sorte d'évangile selon Sainte Psychiatrie …     Elle ne fait en réalité qu'arranger celui qui la professe et qui dans son quotidien dirige un service d'une soixantaine de personnes dont la mission no 6 est de "Développer la formation et l’enseignement tant au sein des équipes pénitentiaires, qu’en milieu universitaire en particulier dans les domaines mal connus (par exemple délinquance sexuelle)". Avec une telle formation et un tel enseignement, on ne risque pas de dépasser la hauteur du gravillon sur la route.     Et l'on doit aussi craindre le pire quant à la façon dogmatique dont doit être assumée la première mission du même service et qui est de "répondre aux besoins en matière de prise en charge psychiatrique des détenus condamnés ou astreints à une mesure thérapeutique".

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