"Quand je serai grand, je ferai de la politique!". Moi qui suis du genre critique, voici un article pour expliquer pourquoi j'ai choisi un parti comme l'UDB alors qu'il eut été si simple de faire son trou dans des partis plus médiatiques comme le PS ou même Europe Ecologie.
La réponse est assez simple: parce que je ne crois pas que nos problèmes de société en Bretagne seront réglés par l'échelon national. L'Etat français est jacobin et loin de changer. Les médias également et l'esprit de mes compatriotes bretons l'est tout autant même quand ils se défendent. J'en veux pour preuve le nombre de sympathisants de l'UDB qui, dès qu'un parti "plus gros" et prometteurs pointe le nez, se jettent sur lui. J'en veux pour preuve le fait que les bretons connaissent mieux ce qui se passent à Paris que ce qui se passe dans leur propre région.
Je comprends que, politiquement, on ait la volonté d'être efficace! C'est d'ailleurs ce qui a poussé de nombreux adhérents de l'UDB, au cours de son histoire, a migré vers le PS, le PC ou même les Verts. Malgré tout, l'UDB reste solide, ne disparaît pas. Elle constitue un laboratoire d'idées, comme un tremplin vers "mieux"...
Mais il y a toujours des gens pour tenir la boutique! Les anciens, ceux qui se sont attirés justement ou injustement des inimitiés passent le relai à ma génération à défaut d'une autre qu'ils ont été dans l'incapacité de recruter. Sans doute n'ont-ils pas laissé la place? Sans doute aussi certains auraient pu rentrer à une époque et rendre le parti plus "attirant"? Va savoir, je n'étais pas né!
Où je veux en venir? Je veux en venir à un truc tout simple: la confiance. Allez savoir pourquoi, un petit parti, un parti qui n'est présent que
sur 5 départements, ne réussit pas à gagner la confiance d'un électorat et de potentiels adhérents. Les maires ont peur de perdre une élection, les artistes de perdre leur public, les
personnalités leur pouvoir individuel... L'avenir, c'est nous prendre en main, ni hon unan. En attendant, on bricole des alliances avec des partis qui nous sont proches idéologiquement
car c'est bien l'idéologie qui compte et pas notre nationalité!
J'ai assisté à l'avant première du film "Hentoù 70" retraçant la Bretagne des années 70, film dans lequel l'UDB a une place non négligeable. A cette époque, le revival culturel a
fait pousser des ailes à l'idée d'autonomie et l'UDB comptait des militants dans chaque usine, dans chaque profession. Le Conseil régional n'a pas le moindre pouvoir (et le sait). On nous
parle de "risque" pour la Bretagne alors que nous sommes en plein dedans. Mais "j'affabule", "tout va bien"! La Marque Bretagne, Nolwenn Le Roy... La Bretagne, ça les gagne! Mon cul... je ne
parle pas des paillettes et du show-bizz, je parle du chômage, du taux de suicide, de l'alcoolisme, de l'exode des jeunes diplômés, de la destruction de notre culture, du maillage urbain qui fait
qu'il fait bon vivre en Bretagne, des rivières où il ne fera bientôt plus bon pêcher, des pêcheurs et paysans qui disparaissent, des ostréiculteurs... Et même si je suis ravi que beaucoup de
petits bretons prennent goût au breton grâce à une belle brune, ça ne suffit pas à mon bonheur de militant.
Et quand je
vois ce qui a réussi en Bretagne, je me dis que ça n'a jamais été du fait des gros partis: Diwan s'est monté grâce au volontarisme de parents d'élèves. Malgré les difficultés, ces écoles
ont prouvé que le breton pouvait se développer, que l'immersion n'était pas une idée folle. Quand je vois le Peuple breton, bénévole, qui fait aussi bien -voire mieux- que la presse pro! Pourquoi
les bretons n'ont-ils pas confiance dans cette presse? Simple: parce qu'elle n'est pas en tête de gondole et que nos invités ne sont pas des stars! Le serpent qui se mange la queue puisqu'on nous
oppose que nous ne sommes pas en tête de gondole parce que nous ne vendons pas assez!
Pourtant qui a permis que les centrales nucléaires ne s'implantent pas? Qui a permis que Lafarge n'extraie pas son sable au large de Quiberon? La foule, le peuple breton! L'UDB a souvent été à l'écoute des "résistants" et souvent aussi dans les premiers à réagir quand elle n'était pas déjà impliquée via des militants. Quels journalistes étaient au milieu des pêcheurs durant la manifestation de 1994? Avec les salariés durant les grèves du Joint Français, de la SBFM? Nous y étions. On nous trouvera bien sûr un certain nombre de contre-exemples. Je n'en doute pas!
Aujourd'hui, je suis fier que nous ayons avec quelques amis reconstruit une branche jeune à l'UDB. Sans prétention, ça n'était pas arrivé depuis les JPB. Et ce n'est pas prêt de s'arrêter... Et même si nous ne sommes pas la seule orga jeunes de Bretagne, nous n'avons franchement pas à rougir devant qui que ce soit! Alors, la confiance, elle est où? A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
Soutenez le Peuple breton, soutenez l'UDB, faites-nous un peu confiance!