Promis à tous les oscars et autres golden globes, "le discours d'un roi" actionne la machine à empathie avec le pauvre George VI, bègue et néanmoins souverain, devant prononcer un discours d'entrée en guerre qu'il ne fallait surtout pas louper.
Quel dur métier que celui de roi ! Et comme ces gens-là sont si proches du commun de leurs sujets quand ils ont des querelles de famille ou des handicaps ! C'est ce message fortement consensuel que Tom Hooper met en scène avec Colin Firth dans le rôle du souverain et Helena Bonham Carter dans celui de sa tendre épouse, qui lui survécut presque un demi-siècle - robuste créature !
Cette jolie anecdote historique aurait pu faire un excellent film s'il était moins appuyé et démonstratif, offrant quelquefois une vision caricaturale de personnages historiques. Churchill, ce vrai grand homme, est navrant dans une composition qui lui donne un vague air de Benny Hill et Edouard VIII, qui ne manqua pas de panache en abdiquant, n'était pas qu'un snob soumis aux caprices d'une intrigante. A ce côté "histoire officielle approuvée par la couronne" s'ajoute un fort lot de stéréotypes sur les relations entre "grands" et "petits".
Mais le tout est tellement pétri de bons sentiments et ficelé pour émouvoir qu'il faudra supprimer les oscars s'ils ne se donnent en masse pas à ces rois mal-disants.