Il n’y a jamais eu de crise économique. C’est une invention d’Obama et George Bush — et probablement aussi Claude Castonguay — pour nous forcer à mettre de l’argent dans nos REER [Régime enregistré d'épargne-retraite].
Les Américains ont tout gobé. Au point où ils sont des dizaines de millions aujourd’hui à bouffer de la soupe populaire. Juste pour sauver quelques sous sur les repas.
Mais pas nous. Oh, non. On n’enfirouape pas les Québécois aussi facilement. Ici, on continue à consommer et à s’endetter. Personne n’a entendu la musique s’arrêter, le party continue.
Le syndic de faillite Pierre Fortin s’est confié hier à un journaliste d’Argent. Il dit que le solde moyen accumulé sur les cartes de crédit de ses clients a bondi de 10% l’an dernier, et atteint aujourd’hui… $13.350. Les Québécois repoussent année après année les limites de l’endettement. Ce qui arrive aux États-Unis, c’est du bon divertissement. Achetons-nous une télé 70 pouces pour voir ça de plus près !
Loin de moi l’idée de vous faire la morale dans cette chronique. Au contraire, je veux vous dire qu’on s’en fait beaucoup trop avec l’endettement. Pourquoi ? Parce que notre gouvernement fait pareil. Et le gouvernement, vous le savez, a toujours raison.
L’État et sa carte de crédit
« Chaque année, on constate que le solde des prêts personnels et cartes de crédit grimpe de 5%, alors que le revenu des Québécois augmente de seulement 2,5% », s’inquiétait Pierre Fortin, hier.
Si je me fie aux données des cinq derniers budgets, le solde de la carte de crédit de notre gouvernement (sa dette) augmente de 4% par année. Ses revenus ? De moins de 3%. Voyez, vous n’êtes pas seuls.
Depuis 10 ans, le taux de crédit à la consommation a plus que doublé au Canada. De 27% en 2001, il est passé à 41,8% en 2010. Ça veut dire qu’un consommateur — vous ! — qui gagne $50.000 par an, a empilé des dettes de $21.000 sur ses cartes et marges de crédit.
Qu’en est-il du gouvernement ? En observant la croissance de sa dette brute, on voit que son « taux de crédit à la consommation » est passé de 216% à 248% en dix ans. Et ce, même si ce fut une décennie de croissance économique spectaculaire — période où le gouvernement aurait dû réduire sa dette. Je répète : où est le problème ?
Finalement, plusieurs économistes et groupes de défense des consommateurs s’affolent : nous avons pris l’habitude de payer l’essence et l’épicerie avec la carte de crédit. Sans régler la note à la fin du mois !
Ça, ça semble inquiétant. Et j’imagine mal nos élus faire la même chose.
Mais attendez. Selon les économistes Pierre Fortin, Claude Montmarquette, Robert Gagné et le fiscaliste Luc Godbout, le deux tiers de la dette du gouvernement est une « mauvaise dette », qui résulte de dépenses… d’épicerie ! Le gouvernement s’endette juste pour faire fonctionner la machine. Pour payer son demi-million d’employés, les programmes sociaux, et nourrir le troupeau de vaches sacrées.
Au lendemain de son budget en mars dernier, le ministre des Finances Raymond Bachand nous vantait les futurs efforts de l’État pour se serrer la ceinture. « Surveillez-nous de près », nous disait-il. « Regardez-nous bien aller ! »
C’est ce qu’on fait, monsieur le ministre.