La série Dr House a fait l'objet, d'un article du magazine Télérama, sous la plume de Sophie Bourdais. L'article se penche sur le fait que, sur le plan médical, la série est
très discutable. Que ce soient des étudiants en médecine ou des toubibs confirmés, de nombreuses personnes appartenant au monde médical s'accordent pour dire que non, décidément non la série
n'est pas réaliste. Certains médecins américains analysent avec précision les épisodes de Dr House pour évaluer diagnostiques du toubib le plus antipathique du paf. Ils s'énervent de
voir les médecins qui entourent Dr House faire tout, même le boulot des infirmières. On critique aussi le fait qu'il n'y ait pas de respect des règles d'hygiène (c'est vrai qu'un plan d'une
minute sur quelqu'un qui se lave les mains avant chaque examen, ça aurait un intérêt comment dire... didactique). On critique aussi le fait que les examens soient très coûteux, le taux élevé
de guérisons, etc. Un autre médecin, professeur à l'hôpital Necker apprécie le côté sémiologique du bon docteur, qui étudie les signes et les symptômes d'une maladie et elle donne même le Dr
House en exemple à ses étudiants.
Ce qui me surprend, ce n'est pas que des médecins s'intéressent à la série (au fond, si une série mettait en scène une prof d'université un peu furieuse, il y aurait des chances pour que je la
regarde), c'est qu'ils la jugent à l'aune du réel. Oui, c'est un "travers" bien naturel,et il m'arrive, moi aussi, d'expliquer à mes étudiants qu'ils ne peuvent pas mener une vie de Hélène et
les garçons, même si la "cafette" de l'université ressemble terriblement à celle de la série. Je pense cependant qu'il ne faut pas demander aux séries de faire du vrai (c'est le
troisième post de la journée sur le sémioblog au sujet du "vrai"). Bien entendu, la fiction s'inspire du réel. Mais pour rêver, adhérer, ou se changer les idées, les publics de la télévision
ne recherchent pas le vrai mais le faux. Le plaisir de la fiction.