Suspendue, dans le noir émaillé de frissons,
Aux fils doux et vibrant du plaisir retenu,
Tu dévêts ton long corps de poupée, détenue
Par l'envie d'embrasser les flots de l'unisson,
Amours transfigurés dans un brulant buisson.
Découverte, allongée, par tes voeux et mes mains,
Car l'obscur entre nous n'aveugle pas mes paumes
S'il ravit dans nos yeux l'idée du lendemain,
De l'hier ; ne nous reste en tête qu'un syndrome
Des ferveurs où se fond le désir dans le psaume.
Folie qui m'ensorcèle à tes pieds que j'embrasse,
Divine nudité de ta peau qui me tue,
Pourquoi trainer mon corps hors des sourdes disgrâces
Car je ne peux mourir qu'aux confins des vertus
Pour renaitre extasié dans l'éclat de nos passes.
Et j'étouffe tes cris de mes lèvres fiévreuses,
Et je contiens ton corps dans ces bras qui t'enserrent,
Aux spasmes de nos corps agités de concert
Qui plient et se déplient en ces transes furieuses
Du plaisir conjugué à l'abandon sincère.
Disciples rassemblés en glorieuse union
Nos désirs sont l'Eglise et nos chairs sont le temple
De l'amour consacré en chaude communion,
Aux sons des litanies de ton souffle mignon
Qui s'enflent par nos voix en un requiem ample.