Pour renforcer la croissance économique, la création d'emplois et la compétitivité de l'Europe tout en luttant contre le changement climatique, l'Union Européenne veut " encourager le développement d'une énergie sûre, durable, financièrement abordable et dont l'approvisionnement est garanti ". Réunis le 4 février, les représentants des 27 Etats de l'Union viennent donc de définir les nouvelles actions prioritaires à mettre en oeuvre dans les prochaines années.
Tout d'abord, l'UE veut créer un marché intérieur européen de l'énergie. L'objectif est de permettre la libre circulation du gaz et de l'électricité dans tous les pays de l'Union. Pour ce faire, une nouvelle réglementation doit être rapidement adoptée. Ce marché devrait être achevé d'ici 2014.
L'UE souhaite également que des normes techniques soient adoptées d'ici juin 2011 pour les systèmes de charge des batteries des véhicules électriques, et d'ici fin 2012 pour les réseaux électriques et les compteurs " intelligents ".
Concernant les énergies renouvelables, les investissements vont continuer à être encouragés ainsi que la modernisation des infrastructures énergétiques afin qu'elles puissent se développer et concurrencer les sources d'énergie traditionnelles.
Les investissements dans les technologies à faible émissions de CO2 " sûres et durables ", les véhicules propres, le stockage de l'énergie, et les biocarburants durables font également partie des priorités.
Par ailleurs, afin de renforcer la sécurité de l'approvisionnement en énergie de l'Europe, une évaluation du potentiel dont disposent les 27 Etats en matière d'extraction et d'utilisation durables des ressources en combustibles fossiles conventionnels (gaz, pétrole, charbon) et non conventionnels, comme le gaz de schistes et les schistes bitumeux, va être effectuée.
Ces deux nouvelles sources d'énergie entrent ainsi pour la première fois dans les objectifs de l'UE alors qu'elles font l'objet de critiques violentes concernant leur impact sur l'environnement, et que le Ministère français de l'Ecologie vient de suspendre leurs permis d'exploration.
Concernant l'efficacité énergétique, l'UE veut se donner les moyens d'atteindre l'objectif fixé en juin 2010 d'une augmentation de 20% d'ici 2020 grâce à l'exploitation du potentiel considérable qu'offrent les bâtiments, les transports, et les procédés de production. Les villes vont également être incitées à réduire leur consommation d'énergie. Et des normes en matière d'efficacité énergétique pourraient être intégrées dans les procédures des marchés publics d'ici le 1er janvier 2012.
Enfin, l'UE va continuer à oeuvrer pour que l'objectif de réduction de 80 à 95 % des émissions de gaz à effet de serre par rapport au niveau de 1990, fixé dans le cadre des réductions jugées nécessaires par le GIEC, dans les pays développés, soit atteint d'ici 2050.
Mais " il faudra pour ce faire une révolution des systèmes énergétiques qui doit commencer dès à présent " insiste l'UE.
Enfin, alors que l'on craignait que l'énergie nucléaire, sous la pression de lobbies, soit amalgamée par l'UE avec les énergies propres et renouvelables, ce qui aurait été un comble, il est rassurant de constater que, dans ses conclusions, la seule mention de l'UE concernant cette source d'énergie porte sur les normes de sureté nucléaire qui doivent rester " les plus élevées ".
Hervé de Malières
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