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Bis repetita placent

Publié le 07 février 2011 par Xylophon

La Tunisie a réussi à renverser Ben Ali. L'Egypte elle aussi semble gagnée par la contagion. Une nuit pour faire la révolution, c'est peu au regard des années d'autoritarisme de Moubarak. Face à la rue engagée et déterminée, le pouvoir s’accroche, veut négocier un départ acceptable, refusant une fuite à la Ben Ali.

Michèle Alliot Marie est-elle aussi dans la tourmente. La ministre des affaires étrangères a mal choisi son timing pour ses vacances. Aller en Tunisie 10 jours avant une révolte, c’est politiquement mal senti. Est-ce pour autant politiquement inacceptable ? J’en n’en suis pas sûre.

Il y a souvent beaucoup de politiques qui vont en vacances à Cuba, ce n’est pas pour autant qu’on les accuse de compromission avec le régime castriste.

Ce qui est inacceptable en revanche de la part de la ministre des affaires étrangères, c’est d’avoir déclaré avant la révolution tunisienne de proposer au régime Ben Ali, l’aide française pour le rétablissement de l’ordre public dans le pays du Jasmin.

Pourtant c’est sur le terrain de la vie privée que les médias et le parti socialiste ont choisi de se placer l’accusant d’avoir utilisé un jet privé d’un ami tunisien. Or à mon sens, il aurait fallu attaquer M.A.M sur le terrain politique, demander sa démission suite à sa sortie inappropriée sur la défense du régime tunisien.

Parce que franchement la ministre des affaires étrangères n’est pas la plus nocive des ministres du gouvernement sarkozy. Hortefeux a lui des casseroles bien plus graves : c’est un ministre de l’intérieur condamné pour injures…

Et quand on voit les tractations qui se déroulent dans les Hauts de Seine, avec les passes d’armes entre Devedjian et l’héritier de N.Sarkozy Jean, le voyage privée de Michèle Alliot Marie apparait comme peu de choses face à des politiques qui s’approprient et découpent des territoires comme s’ils agissaient en seigneurs médiévaux, propriétaires terriens, instituant la carrière politique pour assoir gloire et pouvoir. Pas si loin finalement de ces Etats dont on critique aujourd’hui le fonctionnement...

http://lexilousarko.blog.fr/2009/10/16/je-partirai-bien-au-bahamas-7182040/

Sarkozy fonctionne lui aussi dans la redondance. Sur la forme, le Président s’essaie une énième fois à un changement de style : il reste peu crédible au regard de ces dernières tentatives.

http://lexilousarko.blog.fr/2010/12/05/sarkozy-le-retour-du-candidat-10118725/
http://lexilousarko.blog.fr/2010/05/23/le-nouveau-sarkozy-8655245/

Sur le fond, le Président nous refait sa démonstration de populisme pour s’attaquer à un improbable « gouvernement des juges ». Mais ces retours médiatiques de Nicolas Sarkozy nous font surtout mesurer l’inopérabilité de sa politique.

Depuis 3 et demie, il y en aura eu des victimes de multirécidivistes, il y en aura eu des lois, des familles épleurées reçues par le chef de l’Etat, des discours promettant monts et merveilles. Pourtant malgré tout ce bla bla, malgré toutes ces larmes, rien n’a changé.

Certains décrets d’application ne sont pas entrés en vigueur, mais surtout certains dossiers de suivi des récidivistes sont restés dans les placards, parce que la justice manque de moyens et de personnels pour faire respecter la loi.

Et quand Sarkozy parle de faute, c’est à lui qu’il devrait s’en prendre. Déjà les magistrats dans les tribunaux d’instance s’organisent puisque le Président de la République, comme une figure monarchique a cru bon de rappeler à l’ordre les hommes de justice.

Mais comme avant une certaine révolution, certains corps intermédiaires lassés ont décidé de ne plus se laisser faire : la fronde des Parlements régionaux avait réussi à faire vaciller Louis 14, aujourd’hui la justice n’a plus peur du roi.

bisrepetita

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