«Quand une maman est seule pour élever ses enfants, elle a souvent du mal à sortir et à faire des rencontres».
Coralie Lurcin, directrice de l’école Saint-Michel, le vérifie tout au long de l’année dans son établissement. Elle l’a aussi constaté en discutant avec d’autres membres de l’association Bordeaux 5 de coeur, installée au sein du 5e canton de Bordeaux (Saint-Michel, Saint-Genès, Nansouty, barrière de Pessac et barrière de Toulouse). Bien décidée à lutter contre la solitude et la précarisation par l’isolement, l’association a donc mis sur pied le Réseau d’entraide aux personnes isolées (Repi). «On souhaitait que les gens puissent se parler ailleurs que sur le trottoir devant l’école», glisse la directrice. Pour les mères célibataires donc, mais pas seulement. «On souhaite toucher toutes les populations isolées, insiste-t-elle. Car il y a également des papas seuls, des étudiants qui viennent de loin ou encore des personnes plus âgées qui sont coupées de la vie du quartier.» Le projet a tout de suite intéressé la Ville, qui l’a inclus dans son projet social. Une subvention municipale de 1500 euros a d’ailleurs été délivrée pour le fonctionnement de Repi.
Garderie pour les enfants
Ainsi, l’association a choisi de programmer une rencontre par mois pour les personnes isolées. La première a eu lieu en janvier, et la deuxième se déroulera ce soir. «Les adultes iront au cinéma, à l’Utopia, pendant que des bénévoles s’occuperont des enfants au sein de l’école Saint-Michel, précise Coralie Lurcin. Pendant que les adultes se rendront à pied au cinéma, les enfants s’activeront pour construire un Monsieur Carnaval dans l’optique du carnaval du quartier, en mars prochain.» Une recette qui a fait ses preuves lors du premier rendez-vous, et une dizaine de personnes sont déjà inscrites pour ce soir. «Il reste quelques places, et tout le monde est le bienvenu. La seule exception, ce sont les enfants de moins de 3 ans, que l’on ne peut pas accueillir pour la garderie assurée par les bénévoles de l’association.»
Bilan en juin
Le programme est déjà fait pour les mois à venir, et Coralie Lurcin espère que le bouche-à-oreille fonctionnera pour attirer le plus de monde possible : «Nous ferons un bilan en juin. Si les gens sont satisfaits et qu’ils sont toujours demandeurs, nous prolongerons certainement l’expérience.»• SH
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