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Recherche : Les premières bourses d'élite de l'Union

Publié le 24 janvier 2008 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com

Les premières bourses d'élite de l'Union européenne distinguent cinq jeunes chercheurs installés à Strasbourg. Dont, cas unique en France, deux dans un même laboratoire. Plafond : 1,5 million d'euros par lauréat.


Au portillon de départ, plus de 9 000 chercheurs, de 88 nationalités. Dont 700 français. Ce premier concours lancé par le tout nouveau Conseil européen de la recherche s'annonçait serré. D'ailleurs, pour l'arbitrage de cette course de fonds réservée à des compétiteurs ayant moins de neuf ans d'expérience, on avait sollicité « un collège d'experts internationaux de très haut niveau ». Soit « 800 savants et érudits du monde entier ».

« Le CNRS à lui seul
fait mieux que toute
l'Allemagne »

 A l'arrivée, 3% de dossiers primés. Avec une mention toute particulière pour l'Alsace : un lauréat en France sur sept est établi à Strasbourg. Plus spectaculaire, selon le milieu scientifique, et en tout cas unique en France, des bourses d'élite ont été par deux fois attribuées à un même laboratoire : l'institut de biologie moléculaire des plantes.
 La salle de conférence de cet établissement du campus de l'Esplanade était donc toute désignée pour une rencontre entre lauréats. On s'est largement congratulé, il y a été question de la place faite à l'Alsace dans la farouche compétition au savoir.
 Certaines images ont pu faire mouche, sur fond des récents discours touchant au rôle de la recherche publique. « La France vient en deuxième position des nations primées, derrière le Royaume-Uni », a par exemple évalué Philippe Piéri, délégué régional du CNRS. Avant d'ajouter : « Le CNRS à lui seul obtient davantage de distinctions que l'ensemble des organismes et universités de toute l'Allemagne ».
 Très précisément, la France peut revendiquer 13% des projets scientifiques élus par le Conseil européen de la recherche.

Le paysage de la
recherche bouleversé

 Un organisme créé en 2007, remarquable par ses moyens financiers, de l'ordre de 7,5 milliards d'euros sur sept ans.
 Pour les scientifiques, les coups de pouce, surtout lorsqu'ils prennent une telle ampleur, sont devenus précieux. Pas seulement au plan de l'image. Tout le paysage de la recherche est en train de basculer, pour passer à des financements ciblés. Olivier Voinnet, 36 ans, l'un des cinq lauréats, ne cache pas qu'une telle « attribution représente une garantie très importante pour mener avec sérénité des travaux au sein d'une équipe de dimension européenne ».
 Rien à voir, bien sûr, avec d'autres prix très prestigieux, qui viendraient plus tard et en couronnement d'une carrière. Les bourses d'élite sont conçues, elles, pour permettre à des laboratoires de se doter en matériel et en compétences au moment opportun. Et éviter par la même occasion « une fuite des cerveaux ».

Didier Rose

De l'argent bien trouvé

Ces cinq bourses d'élite sont substantielles, s'adressant à des chercheurs dont l'âge moyen est de 35 ans : chaque lauréat peut toucher jusqu'à 1,5 million d'euros sur cinq ans. Ce qui, cumulé sur une seule ville universitaire, prend de l'impact.
A titre de comparaison, le budget annuel de l'institut de biologie moléculaire des plantes (hors salaires) est de 4,5 millions d'euros - il compte deux récipiendaires.
L'institut de science et d'ingénierie supramoléculaires (un lauréat) tourne statutairement avec 3 millions d'euros (hors salaires).
Un mastodonte comme l'institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (une lauréate) est doté de 10 millions annuels (hors salaires), pour 600 personnes. Mais il affiche au compteur, sur la période comprise entre 2004 et 2007, 37 dotations européennes et 48 contrats industriels.

Hélène Puccio, directeur de recherche, tente d'apporter des remèdes à des maladies rares, comme l'ataxie de Friedreich, en identifiant certaines « pannes » au co

Les primés de Strasbourg

eur même des cellules de neurones - Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (CNRS, Inserm, université Louis-Pasteur, à Illkirch).
François Rousseau, chargé de recherche, travaille à l'analyse et à la mise en équation informatique d'images du développement du cerveau, du foetus au nouveau-né, afin de mieux diagnostiquer d'éventuelles anomalies - Laboratoire des sciences de l'image, de l'informatique et de la télédétection (CNRS, ULP).
Arp Schnittger, directeur de recherche, cherche à saisir les mécanismes de contrôle de la croissance des plantes, en s'appuyant sur la graine, « l'une des structures biologiques les plus fascinantes » - Institut de biologie moléculaire des plantes (CNRS).
Olivier Voinnet, directeur de recherche, oeuvre à mieux comprendre un processus de régulation des messages envoyés par les gènes, dont le rôle va jusqu'à la défense contre des virus, par exemple - Institut de biologie moléculaire des plantes (CNRS)
Nicolas Winssinger, professeur, s'intéresse à la manière dont les molécules des organismes vivants s'assemblent et comment ces liaisons entraînent des réactions biologiques, l'idée étant de détecter précocement des maladies - Institut de science et d'ingénierie supramoléculaires (CNRS, ULP).


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