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Tribune de l'Initiative Centriste :

Publié le 09 février 2011 par Arnaud Lehmann

logo1.jpgDu référendum sur la vitesse à Strasbourg

La municipalité organise une consultation-référendum par voie postale sur la question de la vitesse à 30km/h au sein de l’agglomération strasbourgeoise.
 
A sa décharge, il est une gageure de trouver le moyen de mobiliser le citoyen de nos jours. Néanmoins, la méthode retenue est discutable. La participation à un acte civique doit conserver une valeur symbolique. Peut-on mettre au même niveau le fait de glisser une enveloppe dans une urne et l’usage d’une boite aux lettres ? La question se pose de savoir où se situe le rapprochement  entre citoyens et élus lorsque le lien passe par une enveloppe.
 
Par ailleurs, la recherche d’économies par une collectivité est honorable dans le contexte actuel, mais peut-on mettre un prix sur la participation à la Chose Publique ?
 
Le signal envoyé à ces personnes qui prennent sur leurs temps pour aller voter ou tenir un rôle dans un bureau de vote lors d’une consultation n’est pas bon.
 
Au nom de la démocratie participative on demande à nos concitoyens de se prononcer sur une question principalement technique. Un sujet pour lequel ils n’ont pas suffisamment d’éléments de réflexion. Le retour sur expérience fait défaut, en effet, Strasbourg serait l’une des premières villes françaises à passer sous le seuil de 50% de part modale de la voiture dans les déplacements. Quels sont les avantages et les inconvénients réels pour les habitants ?
 
On nous annonce que 70% de l’espace strasbourgeois intra-muros sera concerné par cette limitation de vitesse. Peut-être faudrait-il commencer par faire respecter les zones 30 existantes. Il sera ensuite possible de lancer une expérimentation au travers d’une augmentation progressive du nombre de ces secteurs à vitesse limitée.
 
Est-ce là la responsabilité de l’élu que de se défausser d’une décision de cette nature sur le citoyen ? Faut-il y voir une marque d’hésitations ou bien lui demande-t-on d’arbitrer entre les composantes de la majorité municipale ?
 
Nous sommes bien évidemment favorables à la mise en place de passerelles permettant à l’élu de consulter ses administrés. Il semble cependant nécessaire de rappeler que notre démocratie est de type représentative, l’élu doit en dernier ressort être décisionnaire.
 
Nous pouvons toutefois constater que la participation du citoyen semble moins recherchée sur des sujets pourtant structurants pour l’avenir de notre ville.
 
En effet, nous avons été interpellés par le fait que la municipalité  affiche une volonté de densification de l’espace strasbourgeois. La prise en compte de la dimension humaine et la densification à outrance ne nous paraissent pas compatibles. C'est une question qu'il nous apparaît nécessaire d'aborder.
 
Où est la cohérence quand nos édiles parlent de densification et souhaitent entasser nos  concitoyens dans des tours alors même  que la même municipalité prône le développement d'éco-quartiers ? Ces derniers prenant en compte la dimension humaine dans leur conception à l’inverse de bâtiments destinés à parquer un grand nombre de personnes, il y a ici quelque chose de paradoxal. 
 
Alors que les questions de développements durables sont devenues essentielles, est-ce défendre la planète que de construire des tours partout? Faut-il bétonner l’ensemble de notre espace urbain ?
 
Peut-être faut-il rappeler à nos élus que la ligne Maginot existe toujours...

Voici une question qui mérite un débat large et impliquant l’ensemble de nos concitoyens. C’est un choix d’avenir, une vision de notre métropole qui est en cause.


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