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John Irving : Je te retrouverai

Publié le 09 février 2011 par Sébastien Michel
éd. Points Seuil
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Alors qu’il n’est qu’un enfant Jack Burns part avec sa mère Alice tatoueuse professionnelle à la recherche d’un père, organiste et amateur de tatouages qui l’a abandonné à la naissance. Jack sillonnera avec sa mère touts les ports de la mer du nord à la recherche du fugitif william burns. Jamais bien loin du but, ils se trouvent confrontés dans chaque nouvelle ville à la réputation de séducteur de william et à son goût des tatouages de partitions de musiques. Déçus de leur quête, mère et fils décident alors de retraverser les océans et de rentrer chez eux, en Nouvelle Angleterre ou Jack va grandir hanté par le fantôme de ce père qu’il redoute et auquel il ressemble plus qu’il ne pense. Sa gueule d’ange lui attirera les convoitises de femmes plus âgées qui abuseront de lui avant qu’il ne les séduisent comme son père. A vingt ans, jack décide de tirer parti de son visage d’ange et de sa mémoire prodigieuse pour faire carrière à Hollywood ou il excellera dans des rôles de travesti.
John Irving : Je te retrouverai
Après une enfance ou il fut élevé par sa grand-mère, John Wallace Blunt Junior passa le début de son adolescence dans le logement de fonction de son beau père qui enseignait le russe dans une école privé d’Exeter. A cause d’une dyslexie sévère il fait des études plus que médiocres dont il dira lui-même : « dire que j’avais du mal à suivre relevait de la litote ». En contrepartie de ses problèmes scolaires, il se passionne pour la lutte et choisira son université en fonction de ce sport. C’est à l’université que sa vocation d’écrivain s’affirme, il y suit un atelier de création artistique sous la direction de Robertson DAVIES.
En 1963, il obtient une bourse d’étude pour passer un an à Vienne, ville qui l’inspira pour son premier roman, Liberté pour les ours. Un an plus tard il épousera Shyla LEARY qui lui donnera deux fils, Collin née en 1965 et Brendan née en 1969, tous deux futurs champions de lutte. La naissance de Collin lui évitera de partir pour le Vietnam mais ne l’empêchera pas de continuer la lutte. Jusqu'à la parution du Monde selon Garp, il ne peut vivre de ces revenues d’écrivain, mais après l’immense succès du roman il ne se consacre plus qu’à l’écriture.Il vit aujourd’hui dans le sud du Vermont avec sa deuxième épouse Janet qui est également son agent littéraire et avec qui il aura un troisième fils, Everett née en 1991.
Interview, extraite d'une rencontre à la FNAC Montparnasse du 15 septembre 2006
John Irving et le processus d’écriture :« Je suis un écrivain qui met énormément de temps à écrire un roman, il m’a fallu prés de 13 ans pour venir à bout d’une prière pour Owen et pas loin d’une dizaine pour je te retrouverai. Quand je commence un nouveau roman j’écris généralement la dernière phrase ou le dernier paragraphe avant de trouver le fil conducteur qui reliera le premier chapitre au dernier. »« La plupart de mes romans sont autobiographiques, une prière pour Owen, une veuve de papier ou le monde selon Garp s’inspirent de certains faits qui m’ont marqués enfant ou à l’age adulte, je te retrouverai reste sans doute le roman le plus autobiographique de ma carrière. »
Le sexe dans ses livres :« Je viens d’une famille américaine puritaine ou le sexe n’était jamais abordé. Mon pays est réputé pour être puritain et depuis mon enfance, l’Amérique se transforme de plus en plus en un pays ou le sexe est considéré comme quelque chose de malsain. »« J’ai été initié au sexe à l’age de onze ans par une jeune femme de dix ans mon aînée. J’ai raconté cette histoire à mes trois garçons quand ils ont eu l’age de comprendre, et je la reprends d’une manière détournée dans je te retrouverai. »« Ce n’est pas la première fois que mes romans parlent du sexe comme étant un acte malsain, Jenny Field dans le monde selon Garp, ne pratiquait l’acte sexuel qu’avec l’attention de tomber enceinte et la sœur du narrateur dans un hôtel New Hampshire subissait un viol. »
L’absence du père :« Je n’ai jamais connu mon père, la seule chose qu’il m’ai jamais légué est son nom : John Wallace Blunt Junior. Comme mon nom était précédé par un junior, je savais que je le devais à quelqu’un, mais ma mère refusait de me parler de mon créateur. Enfant, je devais donc jouer de mon imagination et des « on dit » de mes cousins, j’imaginais mon père comme un monstre, une personne qui avait forcément fait quelque chose de mal pour être ainsi ignoré par ma famille. Vers 30 ans, ma mère me fit parvenir des lettres écrites par mon père alors qu’il était pilote en chine en 1943. Il demandait à ma mère le divorce, mais souhaitait rester en contact avec moi, ce qu’il ne fit pas.Je n’ai jamais cherché à rechercher mon père plus tard, l’image que je m’en faisais me suffisais et il lui été toujours possible de venir me trouver.Il y a un peu plus de dix ans, un jeune homme est venu me trouver pour m’annoncer qu’il était mon frère. Mon père avait donné naissance à deux fils qui n’était pas plus âgés que mes propres fils !!! »
Article original et interview réalisés par Amandine DONGOIS

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