Que dire depuis cette dernière escapade dans le sud-ouest tamasnien, comment décrire ma vie, que raconter ? Tel est le dilemme désormais auquel je fais fasse en écrivant, décrire continuellement ce qui se passe dans ma vie n’a plus vraiment de sens. Le but premier de ce blog n’est pas de partager mes recettes de cuisine et techniques de point de croix, mais au contraire de raconter avec mon œil de voyageur, d’étranger ce que je vis. Lors de mon premier voyage en Tasmanie, ceci avait un sens, vivre cinq mois à l’autre bout du monde faisait que chaque jour était une nouvelle expérience. Désormais, je ne vis plus comme un voyageur, ni tout à fait comme un résident, je suis un expatrier, quelqu’un qui n’appartient qu’à lui-même, laissant une partie de sa vie très loin derrière soit. J’ai perdu cette innocence, ce regard d’enfant, et redeviens une personne « blasée ». Les petits détails ont perdu de leur originalité, et ceci est normal. Une nouvelle étape a commencé, et je rassure, elle est extraordinaire.
Mais au fond, peu de choses ont changé, je vis ma vis comme si j’étais en France. J’ai mes amis, mes coins favoris, ma bière préférée et mon pub favori, mes activités. Ma place est désormais ici. Revenir en France ? J’ai la forte impression que je serai perdu, ne sachant que faire, qui appeler pour aller grimper ou pour faire du surf. J’aurai peut être un jour le mal du pays, je n’en sais rien, mais une chose est sure, le mode de vie que j’ai à Hobart me correspond parfaitement. J’y rejette toute contrainte et ne garde que le meilleur. Et ce n’est que peu de le dire, moi qui auparavant avait quotidiennement plus de 2h30 de transport par jour, énervé par la vie citadine et hantée par la grisaille francilienne, je me retrouve à 8 minutes à vélo de mon travail, à courir de temps en temps le matin sur la plage, ou à faire de la slackline au parc. Pas un weekend ne passe sans que je parte camper (selon le temps) et faire de la varappe. Et lorsqu’une bonne âme a la motivation de venir me chercher à 5h30 du matin, je pars faire du surf avant d’aller au bureau. Puis de temps en temps vient le moment de boire plus que de raison, alors résonne encore dans ma tête l’avertissement « boire ou conduire … », eh bien je choisis de prendre le vélo. Il faut juste que je pense à prendre ma frontale.
Mon travail m’offre une grande liberté d’action, me fait voyager tout juste ce qu’il faut de quoi briser la monotonie du bureau : Melbourne, Sydney, Brisbane, Townsville sont tout autant d’endroits que j’ai pu visiter. Remis à l’échelle Parisienne, ce serait l’équivalent que de voler vers Toulouse, Marrakech, Athènes, Jérusalem. À ce peu que ni la culture ni la langue ne changent, seule l’équipe de football australien diffère ! Je m’y éclate réellement, et quand je prends ma douche le matin, je pense à tout ce que j’aurai de « cool » à faire au travail.
Sydney pendant l’IEEE conference – Mai 2010
[Cliquez ici pour afficher le Diaporama] 12►Data User Workshop à Brisbane – Juillet 2010
[Cliquez ici pour afficher le Diaporama] 12►Meeting à Townsville – Aout 2010
[Cliquez ici pour afficher le Diaporama] 12►Cours de Matlab à Melbourne - Décembre 2010
[Cliquez ici pour afficher le Diaporama] 12►Concernant le reste, eh bien l’escalade m’a apporté une famille, des amis. Tellement de weekends passés ensemble, à partir grimper sur le granite de Freycinet, aux orgues du mont Wellington, Hillwood, les gorges de Cataract … Des trips pour le plus souvent inoubliables. De véritables aventures ! Entre cette voie au Mount Amos le jour de mon anniversaire (bouteille de champagne oblige), cette autre toujours en Terrain d’aventure (Stud City) au bord de l’océan, un cadre exceptionnel et de petites frayeurs sur les partis sans protections surtout lorsqu’on se retrouve à faire deux longueurs en une (et que l’on arrive en haut de la voie avec 2 m de corde et 2 coinceurs restants). Mais quel sentiment d’avoir partagé ensemble une expérience unique: «On l’a fait mate ! Et tu te rappelles quand … et après … C’était trop chaud !».
La vie est donc cooool, traaanquille. Quel bonheur de ne plus avoir à étudier pour les exams, et pouvoir faire désormais ce que bon me semble, de la guitare le soir après le boulot ou le matin avant de partir, et d’être entouré de colocataires extra. L’anglais n’est plus une frontière, il fait complètement partie de moi désormais. J’ai franchi une nouvelle étape, j’ai assez de vocabulaire pour nuancer mes propos, plus besoin de me concentrer quand dix personnes parlent en même temps, et le plus important, je peux dorénavant faire des blagues ! Alors qu’au début je ne me marrais principalement que dans mon coin à regarder les guignols de l’info ou autre programme satirique, je n’ai maintenant plus ce sourire forcé de celui qui n’a rien compris à ce qui vient d’être dit.
Cette ile m’apporte tant, pourvut que cela dure.
From Tasmania, with love