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Réplique à l'article FaceBook "EN FRANCE AUSSI LA RÉVOLUTION EST EN MARCHE" de Patrick Moreau
Publié le 10 février 2011 par PlusnetM. Moreau, votre texte "EN FRANCE AUSSI LA RÉVOLUTION EST EN MARCHE", publié sous forme d'acticle sur FaceBook m'a rempli d'espoir, merci pour cela. Toutefois, il y a quelques phrases qui m'ont fait "bourdonner" les yeux. J’en fait ici une énumération, suivi d’une petite réplique :
Vous dites "la classe ouvrière est plus importante aujourd'hui qu'à l'époque de Marx". C'est une évidence même. C'est le cas en France et au Québec (où je suis), mais également partout dans le monde. Les adversaires modernes ne sont plus les bourgeois d'hier. Il vous faut actualiser vos conceptions marxistes car le "néo-marxisme" inclus maintenant une analyse par strates. En effet, si la majorité des individus sont prolétaires, tous les prolétaires n'ont pas tous les mêmes intérêts. Une réanalyse de l'Histoire de l'URSS nous a dévoilé au grand jour une strate des prolétaires nommée FORMOISIE, qui représente les prolétaires formés (syndicats, juristes, cadres, etc.). C'est cette strate des prolétaires, dont Joseph Staline faisait parti, qui a entraîné le dérapage de l'U.R.S.S. Une réanalyse de l'Histoire moderne incluant la loupe de la formoisie est indispensable pour comprendre la progression de la révolution mondiale.
Vous dites également que "rien n'arrête la révolution de la bourgeoisie". Pourtant, il y a longtemps que la bourgeoisie est passée au second rang des exploiteurs. Elle fut dépouillée de son emprise en faveur de la formoisie suite à la seconde guerre mondiale et les réformes des années 1960-70. Vous devriez donc spécifier le terme "contre-révolution" car elle cherche en fait à épandre son emprise.
Sans cela, je pense que vous mettez le doigt exactement sur la plaie. Vous sembler être totalement conscient de l'évolution inévitable du régime capitaliste. Pour preuve, vous dites que "la méthode dure de la droite ou douce du parti socialiste vise le même but, la concentration des richesses entre les mains d'une minorité." Par contre j'aurais un autre petit reproche sémantique à vous faire. Vous évoquez la possibilité d'"une vraie gauche". Mais pourtant, les conceptions de droite et de gauche politique font historiquement référence à la séparation en deux des parlements dans le régime monarchiste. La droite représentait les monarchistes, alors que la gauche représentait les anti-monarchistes et ceux qui prônaient une limitation des pouvoirs des monarques. Qu'est-ce que la droite ou la gauche aujourd'hui? Dans certains cas, c'est très difficile à dire et dans presque tous les cas, cette conception manichéenne brouille d'avantage les masses des vrais enjeux. Pour preuve, la distinction entre fascisme et sociale-démocratie est très difficile à tracer, ou même encore entre socialisme et libertariens. Pourtant, toutes ces conceptions sont TOTALEMENT différentes et sont difficilement classables en seulement deux regroupements vagues, en occurrence "la droite" et "la gauche". Qu'est-ce que ces termes veulent dire pour le citoyen moyen? En cela, nous vous proposons la lecture du texte "Pour se comprendre, il faut utiliser les mots justes: définitions indispensables à tout débat politique".
Dans ce texte, vous faites référence à la révolution en France. Mais il ne faut pas confondre révolte et révolution. Mai 1968 était une révolte généralisée, pourtant les révolutions y ont étés rares. J'ai relativement bien suivi les événements des dernières années en France. Selon mon analyse, les bourgeons de révolution ont étés brûlés dans leur écorce depuis les deux dernières années. Par exemple, comment expliquez-vous que les Tunisiens, qui sont 80 millions, ont étés capables de renverser le président-dictateur Ben Ali avec une manifestation de 2 millions d'individus alors que les Français qui sont 55 millions ne sont parvenus à RIEN avec 2 à 3 millions d'individus dans des manifestations? La vérité, c'est que les Français se sont fait flouer par les syndicats et les partis de gauches, même le NPA a été complice de ce détournement! La cause de ce détournement, selon moi, a été de concentrer l'attention des masses sur les enjeux des retraites et des heures de travail. Au lieu de concentrer le débat social sur des enjeux de profondeur comme la structure économique mondiale, le déséquilibre des richesses, l'augmentation du chômage, etc., vous vous êtes laissés envoûter par de vieilles revendications des années 70. C'est l'analyse que j'en fais. Les bourgeons de la révolution ont beau être brûlés, cela n'empêche pas une seconde éclosion...