Les Nations Unies ont proclamé 2011 comme l’année internationale de la forêt. A cette occasion, France Nature Environnement rappelle les enjeux de la gestion durable et de la conservation des forêts en France et dans le monde, ainsi que le suivi du programme de ses interventions au cours de l’année.
Les forêts tropicales : un réservoir de biodiversité à préserver à tout prix
Les forêts tropicales sont victimes d’une déforestation massive pour satisfaire aux assiettes et à l’appétit en agrocarburants des pays occidentaux. Ainsi, en Indonésie, 2 millions d’hectares de forêts primaires sont perdues chaque année, majoritairement à cause des plantations de palmiers à huile destinées à l’exportation. Outre les pertes considérables en biodiversité, les populations locales et autochtones sont privées de fait des ressources nécessaires à leur survie.
« Chaque niveau décisionnel compte. Du citoyen qui choisit de ne pas acheter de bois tropical ou de produits contenant de l’huile de palme à l’Union Européenne, à la communauté internationale, qui devra présenter des engagements ambitieux pour réduire la déforestation dans les pays tropicaux, lors de la prochaine conférence des parties de la Convention Cadre sur les changements Climatiques » explique Eglantine Goux, chargée de mission forêt internationale à FNE.
France Nature Environnement prône un arrêt de la déforestation brute d’ici 2020.
La forêt française et européenne est loin d’être exemplaire
Pour Benoît Hartmann, porte-parole de FNE : « Dans nos forêts tempérées, l’enjeu principal est la nécessité de concilier la production de bois avec la préservation de la biodiversité et des services rendus par les forêts, qu’ils soient environnementaux, sociaux ou économiques ». Pour mémoire rappelons que les forêts européennes représentent presque 40% du territoire de l’Union Européenne (UE) et souffrent de mauvaise gestion. 66% des différents habitats forestiers sont dans un mauvais état de conservation, bien loin de l’exemplarité.
La diminution de la demande en bois feuillus risque de remettre en cause leur existence au profit des résineux. Or les feuillus représentent plus de deux tiers de notre surface boisée et constituent les forêts les plus anciennes avec une forte biodiversité associée. Ils représentent aussi, dans l’inconscient collectif, l’image traditionnelle des forêts où, dans l’esprit du plus grand nombre, l’homme n’intervient pas. Néanmoins, s’il n’existe plus que des lambeaux de forêts primaires en France, l’effort engagé pour gérer des forêts évoluant sans action de l’homme doit être poursuivi pour aller vers des objectifs plus ambitieux de retour et de consolidation de la biodiversité forestière.
Ensemble pour des forêts qui ne produisent pas que du bois
La gouvernance est un élément déterminant pour assurer le meilleur développement possible des espaces forestiers prenant en compte et réaffirmant l’ensemble de leurs fonctions et services rendus négligés jusqu’ici comme la préservation de la ressource en eau, de la biodiversité, du tissu social et économique, leur dimension d’espace de loisir et de cueillette.. Au plus proche des territoires, les populations doivent être associées pour élaborer un projet forestier local permettant de trouver un équilibre qui lui est propre.
François Lefèvre, responsable des politiques forestières nationales, explique « Plutôt que de chercher à adapter la forêt à une modification d’une demande économique internationale qui est fluctuante, au risque de mettre en péril ses valeurs sociales et biologiques, nous devons développer et mettre en avant des approches locales et concertées assurant la robustesse de la gestion des forêts ».
France Nature Environnement au service de la forêt
Afin de mettre en lumière les efforts qui visent à préserver et développer de façon harmonieuse toutes les fonctions des forêts, France Nature Environnement recensera et mettra en valeur chaque mois deux actions portées par des associations membres de la fédération, en France, où associées, à l’international.
Pour Bruno Genty, président de France Nature Environnement : « 2011, année internationale de la forêt, doit être une année de mobilisation de l’opinion publique pour la préservation et la valorisation de nos forêts. Cette mobilisation repose en partie sur la prise de conscience du risque qui pèse sur nos forêts, mais elle doit aussi être fondée sur un message positif. Les richesses insoupçonnées de nos forêts sont un bien à préserver et à partager. »
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