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Charlie en Egypte

Publié le 11 février 2011 par Jujusete

Où est Charlie ?

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Avouez que la ressemblance est frappante ! Manque plus que le chapeau ! J’ai donc été interviewée sur la question égyptienne par Philippe Sans et si tu clique sur l’image que j’ai volé à El Camino, lecteur, tu auras droit à la vidéo. Faut attendre un peu plus de 8 minutes. De quoi Ravir JosianeJ.

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Plusieurs personnes m’ont dit que je n’avais pas répondu sur els Frères. Pas faux, mais il s’agissait d’une question de timing, on me demandait de faire court. La constitution va être, comme l’annonçait Moubarak hier soir, amendé pour que d’autres personnes puissent se présenter. Les Frères, Baradeï… why not.

Les Frères

Mais les Frères ne travaillent pas pour aujourd’hui ni demain d’ailleurs. Ils travaillent pour l’éternel. Ils grattent peu à peu des sièges et s’insinuent via l’argent et l’aide de manière plus déguisée dans la société, ils grignotent et font bouger les consciences et tant pis s’ils n’ont le pouvoir que dans vingt ou trente ans… Ils ont le temps.

Alors oui, ils pourront se présenter sous leur étiquette plutôt que de faire sans et de se rallier au groupe FM une fois qu’ils sont élus.  Ce qui me fait le plus peur est que ça reparte aujourd’hui, que l’armée tire dans le tas.

Et si c’était voulu ?

Après tout, Personne ne voulait de Gamal, l’armée qui est un pays dans le pays, n’a connu que des généraux depuis Nasser et là… Gamal est un économiste, un mec qui a fait des études en Angleterre. L’armée est un pays dans le pays. Riche, avec des armes, avec un nombre conséquent de fonctionnaires qui donnent des consignes, suivez mon regard.

C’est Soleiman que l’armée voulait comme candidat.

C’est pour ça que quand l’armée ne savait pas trop où se positionner, Moubarak l’a pris comme vice président, histoire de s’attirer les faveurs et surtout la protection de l’armée. Reste à savoir comment ça va tourner. L’article 82/84 de la constitution dit que le peuple a 60 jours pour organiser de nouvelles élections si le président saute. 60 jours c’est très court quand on n’a pas de leader.

Parce que oui, c’est bien beau de faire la révolution, je suis de tout cœur derrière eux et derrière mes amis qui participent. Mais comme Latifa me le faisais remarquer (l’élève a dépassé le maître), il n’y a pas de LEADER. Après presque trois semaines de mouvement, après tous ces regroupements, rien de constructif n’est prêt et personne ne sort du lot.

Deux choses l’une, donc.

Soit tout arrive très vite et Soleiman prend le pouvoir avec l’aide de l’armée et le sang coule, soit le changement de leader n’aura lieu que dans quelques mois, à la date normale des élections et là, soit l’opposition se constitue en vrai collectif structuré avec des idées et leaders, soit l’armée ou les FM qui sont déjà structurés, feront un bond en avant.

Il ne faut pas kiffer la révolution juste parce que c'est la révolution. Prenons du recul et cogitons. Une révolution qui ne donne rien parce qu'elle n'entraîne aucune vision collective, aucun idéal mis à part l'envie de changer de chef, est une révolution inutile, une insulte aux morts.

J'en profilte pour saluer le copain Heydi qui, après le boulotn part tous les soirs place Tahrir, les bras chargés de vivres pour nourir, soigner et aider les gens sur place. Il fait partie de ces rares Egyptiens Uper Class qui ne restent pas bien au chaud derrière les murs sécurisés de leurs beaux appartements.


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