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Surveillant général

Publié le 11 février 2011 par Malesherbes

Il a été annoncé au Conseil des ministres de mercredi 9 février que, désormais, les ministres devraient avant leurs vacances demander au Premier ministre l’autorisation de se déplacer à l’étranger. Le collaborateur du Président se trouve ainsi promu au rang de surveillant général. Le communiqué ne nous dit pas à qui lui-même doit s’adresser pour obtenir un « sailing permit » et Louis-Jean Calvet, sur son blog, ironise sur ce doigt levé, « M’sieur, j’peux sortir, s’il vous plaît »  et se demande si le Président peut lui aller où il veut, sur n’importe quel yacht, n’importe quel avion.

Je suis en mesure de le rassurer. Le 10 avril 2007, à Tours, le candidat Sarkozy prononçait un impérissable discours par lequel il s’engageait à être un Président irréprochable. Il y déclarait notamment : «Parce qu'un Président de la République c'est quelqu'un qui n'a pas plus de droits, plus de privilèges et moins de devoirs. Mais quelqu'un qui au contraire a moins de droits, moins de privilèges que quiconque et plus de devoirs."                                                                                                                                                                                                      

Je ne sais pas ce  qu'il en est aujourd'hui mais, autrefois, à la porte des casernes, on trouvait une glace en pied qui permettait aux soldats de vérifier en quittant le quartier si leur tenue était bien impeccable. Comme notre monarque me semble avoir oublié les engagements du candidat, je suggère que l'on grave en lettres d'or, à la porte de l'Elysée, des extraits de ce discours pour lui permettre de rectifier la position chaque fois qu'il quitte son palais.

Je suis aussi excédé par les braiements des adorateurs de Sarkozy : « Et Mitterrand ? ». Il est mort, donc hors d’atteinte de la justice. Son successeur, d’abord protégé par l’immunité présidentielle, va probablement être épargné du fait de son grand âge et aussi, pour le motif abracadabrantesque, que les fonds mal orientés vont être remboursés. Au fait, on parie ? Quoi qu’il en soit, les fautes des uns ne sauraient en rien permettre d’absoudre les fautes de leurs successeurs. Certains ont mal  agi sous Mitterrand, d’autres se comportent tout aussi mal avec Sarkozy. Les uns comme les autres sont, selon l’imbécile formule de notre souverain, « présumés coupables ».


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