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SAPALDIA: il est sain de vivre dans un air pur comme celui de Crans-Montana

Publié le 11 février 2011 par Danielle
SAPALDIA "L'état de santé de la population séjournant à Crans-Montana est globalement meilleur que celui de la population des villes du Plateau suisse." Ce sont les chercheurs de SAPALDIA qui l'affirment. Presque un slogan publicitaire.... Et pourtant, il s'agit de quelque chose de très sérieux: la Swiss Study On Air Pollution And Lung Diseases In Adults arrive à la phase finale, soit presque vingt ans à chercher quelles sont les conséquences de la pollution sur la santé. De nombreux enseignements émanent de cette étude, dont les résultats intéressent le monde entier.

Premier constat que l'on a envie de mettre en avant: la pollution a des conséquences sur la santé quelle que soit sa proportion, "il n'y a pas d'effet de seuil", relevait ce jour à Crans-Montana le professeur Thierry Rochat des Hôpitaux universitaires de Genève. Entendez par là que même si une région n'a que peu de particules fines dans l'air, il vaut la peine de tout faire pour diminuer la pollution, car ses effets sur la santé sont prouvés. Même à faible dose.
Pas tous égaux face à la pollution
Autre découverte intéressante: tous les humains ne sont pas égaux face à la pollution. Les prédispositions génétiques sont un facteur déterminant. Enfants et adultes réagissent différemment aussi. Un constat intéressant lorsqu'il s'agit de prévoir des médicaments pour soigner l'asthme par exemple.
La génétique, c'est justement un des volets importants de cette troisième phase de SAPALDIA. "Pourquoi certaines personnes sont davantage protégées que d'autres?", questionne le Prof. Rochat.
Chercher la réponse permet de chercher des médicaments aidant les patients atteints des maladies chroniques. "Notre but, c'est la prévention", souligne la professeure Nicole Probst-Hensch, venue de Bâle. Les gênes déterminent comment notre corps se détoxifie, certaines personnes ont un organisme plus performant que d'autres. La recherche génétique n'est qu'au début de longues études pour améliorer la connaissance des maladies chroniques.
Contrôle médical de 3 h
L'étude du Fonds national de la recherche, SAPALDIA, a débuté il y a près d'une vingtaine d'années: huit régions de Suisse (Bâle, Genève, Aarau, Wald, Lugano, Payerne, Davos et Crans-Montana) soumettaient des milliers de personnes à une première batterie de tests et de questions. En 1989, ils étaient 9652 individus à participer à cette première phase.
Dix ans plus tard, ces mêmes personnes ont été invitées à subir une nouvelle série de tests. "Près de 8000 ont répondu présents", se réjouissent les scientifiques.
Actuellement, pour la 3e phase, ils sont plus de 6000 à avoir accepté ce nouvel examen médical et de répondre à une longue série de question une fois de retour chez eux. Et presque tous ont dit oui lorsqu'on leur a demandé de pouvoir garder du matériel génétique pour l'introduire (anonymement) dans une immense base de données. Le professeur Jean-Marie Tschopp, médecin-chef du Centre valaisan de pneumologie, avec tous ses collègues chercheurs, a tenu à saluer ce matin devant la presse l'excellente participation de la population à cette étude. Et à leur dire "merci". L'examen dure plus de trois heures, et il faut un certain temps pour répondre à toutes les questions... A Crans-Montana, à fin janvier, plus de 400 personnes s'étaient déjà présentées à ce troisième contrôle médical en 20 ans.
Moins de pollution qu'il y a 20 ans
SAPALDIA a prouvé l'incidence de la pollution (et de la fumée de cigarette) sur la santé. Les chercheurs soulignent qu'en 20 ans, la pollution a régressé en Suisse. Et ils voient les conséquences sur la santé des habitants de ces régions qui ont participé à l'étude. Les habitants de Davos et des communes de Crans-Montana se portent même mieux que les gens du Plateau suisse, où la pollution est plus élevée que dans ces deux stations de montagne.
Nouveauté de cette troisième phase: les chercheurs analysent le trafic de la pollution jusque dans les quartiers des villes, l'état de santé des individus au début d'une rue n'est pas forcément le même qu'au bout de l'avenue, et le taux de particules fines non plus.
Atteinte au système cardiovasculaire aussi
"Certains résultats éveillent la curiosité de la communauté scientifique internationale, relève l'équipe SAPALDIA à Crans-Montana: par exemple, il a été clairement démontré que la pollution de l'air ne provoque pas seulement des altérations au niveau des poumons mais également au niveau du système cardiovasculaire, ce qui est nouveau."

La collecte des données de cette 3e phase de l'étude va durer jusqu'à fin juin. Les résultats seront rendus à fin 2014. Mais on s'en doute, toutes ces données permettront d'autres études, notamment au sujet de la génétique. Et surtout, elles devraient améliorer la prévention et le traitement des maladies chroniques. Tout en aidant la politique à prendre les bonnes mesures pour réduire encore et encore la pollution de l'air.
Et rappelons-le:
"Il est démontré qu'il est sain de vivre dans un air de qualité tel que rencontré à Crans-Montana."

Faisons tout pour garder cet air pur, pour nous, pour nos hôtes, pour nos enfants.

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