D’après les études de scientifiques appartenant à diverses disciplines, les femmes seraient bien plus observatrices, plus empathiques , plus intuitives et plus douées pour les relations que les hommes.
Ceux-ci, marqués par l’action hormonale de la testostérone, seraient, au contraire, plus « obsessionnels » et plus « autistes », bien plus doués pour l’hyper-concentration.
On peut peut-être se risquer à se demander si cet « autisme » n’expliquerait pas – du moins en partie – la plus forte créativité masculine.
Pour créer, en effet, il faut être « obsédé », habité par ce que l’on crée, ou veut créer. Des réflexions (telles celles de P. Brenot sur « Le génie et la folie » *) et même certaines recherches scientifiques semblent pointer un lien entre l’hyper-créativité du génie et des formes de dérangement mental. Gödel, Nietzsche, Artaud, Kafka, Camille Claudel, Van Gogh, John Nash ou Virginia Woolf en sont de bonnes illustrations.
D’autre part, on connait maintenant la « fragilité » émotionnelle et psychique des surdoués et l’on sait qu’il y a (du moins dans l’état actuel de nos connaissances), parmi ceux-ci, une proportion d’individus de sexe masculin supérieure à celle des individus de sexe féminin.
Tout cela laisse à réfléchir…
Evidemment, cela ne dispense pas, pour autant, de s’attarder sur l’oppression et le rabaissement que subissent les femmes du fait de l’ordre social (misogynie) ou que pendant longtemps elles ont subi du fait de l’ordre « naturel » lui-même, qui voulait que la femme soit accaparée, voire « handicapée » par des servitudes telles que la grossesse, la fonction maternelle.
Cependant, l’on peut dire aussi, maintenant, avec certitude (voit le livre de Louann Brizendine intitulé « Les secrets du cerveau féminin » *) que la femme est la base et le ciment de toute structure sociale humaine. Elle trouve dans le rapport aux autres et dans la vie sociale un vrai épanouissement, même en l’absence de toute contrainte. Elle fonctionne dans le LIEN.
Sa réceptivité basique la tourne, tout naturellement, vers l’amour, et c’est, d’ailleurs, ce qui, pendant longtemps, a incité les hommes à une fascination qui les a amenés à la relier à la sphère du sacré (les Grandes Déesses).
La femme n’est pas seulement maternante, elle soutient le tissu social. On ne devrait pas l’appeler la « deuxième moitié du ciel », mais la « première ».
Comme l’expriment bien les vieux mythes (dans le style « La Belle et la Bête »), c’est elle qui « civilise » l’homme. Elle est, depuis les origines, celle qui désamorce les tensions, apaise les conflits potentiellement destructeurs dus à la violence masculine innée. Toutes les cultures reconnaissent peu ou prou que « le poids du monde repose sur elle »…ce qui lui vaut tout ensemble beaucoup de souffrances et beaucoup de « respect ».
Mais la créativité, elle, implique une sorte d’ « asociabilité ».
Le vrai créatif est libre et seul.
P.Laranco
* Philippe BRENOT : Le génie et la folie, Odile Jacob, 2007 (article sur ce blog).
* Dr Louann BRIZENDINE : Les secrets du cerveau féminin, Le Livre de Poche, 2006 (article sur ce blog).