La conduite du petit élevage.

Par Selectionsavicoles

LA CONDUITE DU PETIT ELEVAGE

Le petit élevage que l'on appelle parfois l'éle­vage familial (ce qui peut le faire confondre avec l'élevage professionnel artisanal), se situe en majorité dans les banlieues des villes où il occupe une partie du jardin des villas, pavillons ou modestes maisonnettes. On en trouve éga­lement dans les villes-mêmes, lorsque l'habita­tion est dotée d'un jardin. Il est encore fréquent dans les cités ouvrières et nos dépar­tements du Nord, les anciennes régions minières notam­ment, appréciant le vivant décor qu'apporte la petit élevage dans un paysage parfois ingrat.

Il n’y a guère de type précis de petit élevage et il offre, dans sa composition, une grande variété suivant les goûts, les préférences ou les besoins de chacun.

Le plus souvent, il est constitué par des pou­les et des lapins. Le cheptel de pondeuses va généralement de 6 à 12, quelquefois un peu plus. Le clapier comporte de 3 à 6 cases afin de loger une ou deux lapines et leur descen­dance, et souvent un mâle.

A ce cheptel "de base" dirons‑nous, les uns ajoutent quelques palmipèdes, soit 2 à 4 canes et un canard, soit quelques oies, soit les uns et les autres.

A ces sympathiques animaux de basse‑cour s'ajoutent parfois des pigeons, en volière ou en liberté.

Voilà, à peu près, la "matière" du petit éle­vage. Comment cette matière vit‑elle ?

Trop souvent, dans une promiscuité des es­pèces qui porte préjudice à chacune.

Lorsque le petit élevage ne comprend que poules et lapins, encore que l'on voie parfois le poil en liberté se balader parmi les plumes, on peut considérer qu'en général les deux espè­ces font chambre à part et chacune se trouve bien de son chez‑soi. L'hygiène et la propreté y trouvent alors leur compte et la conduite de l'élevage en est grandement facilitée à moin­dres risques.

Mais il en va tout autrement avec l'intrusion des palmipèdes dans le petit élevage. Parfois, lorsque la place ne fait pas défaut, on se rend compte qu'il est préférable d'établir deux parquets séparés, l'un pour les poules, l'autre à l'usage des palmipèdes. Mais, malheureuse­ment, c'est plutôt là l'exception et, trop sou­vent, la cohabitation des deux espèces leur est imposée.

Comme les canards, voire les oies, ont des déjections réitérées et abondantes, le parquet commun devient vite malsain pour les poules et lorsqu'il n'y a qu'un dortoir omnibus. Ces dernières dormant sur leurs perchoirs ne se privent guère de se venger, la nuit, en "crottant" sur les canards sommeillant au rez‑de‑chaussée, de les avoir fait patauger tout le jour dans leurs immondices. Et de part et d'autre, on en souf­fre.

Voici donc un premier principe concernant la conduite du petit élevage : pour prospérer, cha­que espèce de la basse-cour doit être élevée en particulier et non en commun. Si vous n'avez pas assez de place, ou pas les moyens de plusieurs constructions et parquets, renoncez à élever ensemble des espèces différentes. Mieux vaut n'avoir que des poules produi­sant bien et ne donnant pas de soucis de maladies, que d'élever conjointement poules, canards et oies qui se gênent et se nuisent mutuellement.

Car, outre la question d'hygiène que nous venons d’évoquer, il y a le problème alimentaire. Vivant en­semble, vous n'empêcherez pas les poules de picorer la pâtée des canards, ni les canards de goûter à celle des poules. Or, l'alimentation est différente pour les deux espèces et si chacune participe à l'alimentation de l'autre, vous ne savez plus où vous en êtes au point de vue nourriture.

De même, on voit parfois dans un jardin, une grande volière fermée qui abrite ensemble pou­les et pigeons. Cette "combinaison" est moins préjudiciable à l'hygiène, mais tout autant à l'ali­mentation et à la cohabitation proprement dite.

Concluons en disant, à propos des divers hôtes de votre petit élevage : "chacun chez soi, santé pour tous et satisfaction pour l’éleveur".