Magazine Côté Femmes

Odyssée rose – le pari fou d’un « petit français »

Publié le 14 février 2011 par Cathcerisey @cathcerisey

Odyssée rose – le pari fou d’un « petit français »

Florian Desdoits a tout juste 24 ans. En 2005, une de ses tantes décède d’un cancer du sein et c’est naturellement qu’il décide de faire quelque chose pour contribuer à la lutte contre la maladie. Quoi de plus évident alors pour ce coureur de fond d’allier sa passion à son projet. Et c’est une initiative d’envergure qu’il a imaginée pour à la fois sensibiliser les gens à ce cancer mais aussi récolter des fonds au profit de l’Institut Gustave Roussy. Il m’a très gentiment accordé une interview dans laquelle il nous explique sa course, ses attentes et ses espoirs.

Odyssée rose – le pari fou d’un « petit français »

CC : Pouvez-vous nous expliquer en quelques mots votre projet

F.D : Le défi Odyssée Rose est une traversée d’ouest en est des Etats-Unis en courant en faveur de la lutte contre le cancer du sein. Le départ de ce défi caritatif outre-atlantique se fera le 3 octobre 2011 du Golden Gate Bridge de San Francisco pour une arrivée 5 mois plus tard le 4 mars 2012 sur le pont de Brooklyn à New-York. 5444 km de course avec assistance pour éveiller les consciences, sensibiliser le grand public en France et aux USA et amener à ce qu’un maximum de personnes donnent de l’argent pour financer la recherche médicale. Un projet caritatif certes ambitieux mais réaliste et surtout à la hauteur du combat que nous devons mener. En effet, Odyssée Rose est avant tout un défi humain qui vise à convaincre par un projet original d’envergure mondiale justifié par des enjeux et objectifs d’importance.

C.C : Pourquoi associer votre passion – la course – à la sensibilisation au cancer du sein?

La course à pied est avant tout pour moi une passion qui guide ma vie. Depuis près de 4 ans, je n’ai de cesse d’arpenter les routes ornaises et parisiennes. De plus, convaincu de cela par les médias, je pense que le sport est LE moyen universel de transmettre un message fort à une population hétéroclite. Le sport réuni, le sport provoque l’empathie, le sport socialise et c’est en cela qu’il se veut être un formidable moyen de communication. En outre, la course à pied a ce caractère populaire et intemporel que personne ne peut omettre : de tout temps l’homme a couru ; depuis des années on sait que la course à pied est un exutoire ; une paire de chaussures et un short suffisent à sa pratique. Bref, s’il est un sport qui se veut être accessible, populaire et ‘naturel’, la course à pied est celui-là, j’en suis persuadé!

CC :  Comment concrètement pensez-vous sensibiliser les gens à la lutte contre la maladie pendant votre périple?

F.D : Proximité et interactivité seront les maitres-mots de ce ‘périple’ comme vous dites. En effet, l’objectif de sensiblisation et de récolte est double : en France, pendant la phase de promotion du projet (c’est à dire jusqu’au 3 octobre prochain), il va s’agir de promouvoir le message porté au travers d’une promotion efficiente. Aller au devant de la population pour amener les gens à suivre le défi : telle sera notre volonté. L’objectif est alors de créer du ‘buzz’, une vraie émulation autour d’un concept simple : le financement du km. Je m’explique : 1km = 10 €. Si chacun des 5444 km du parcours est financé par le grand public français, alors le potentiel financier est, stricto-sensus, de 54 444 €. Ceci constituera une petite pierre d’un édifice immense. Créer un cercle vertueux et permettre aux français de suivre le projet à distance par une transparence optimale de l’information des USA en France sera alors essentiel car, donner c’est bien, mais encore faut-il s’assurer de l’utilisation à postériori de cet argent.

La sensibilisation aux USA sera menée autour d’une présence optimisée auprès de la population des villes traversées. Bien sûr, sera effectué en amont un profond travail de prospection afin que scolaires, personnels médicaux et sportifs se sentent investis d’une mission d’engagement au projet mais la volonté est de les convaincre en allant au plus près d’eux (réunions d’informations, campagnes de promotion dans écoles, hôpitaux et clubs sportifs). L’histoire d’un petit français qui traverse le pays doit être valorisée et doit ainsi permettre d’éveiller les consciences des américains, généralement enthousiastes pour de tels projets originaux, fous et caritatifs. Le défi Odyssée Rose en est un assurément…

CC : L’Institut Gustave Roussy vous soutient, quel va être son rôle exact dans l’aventure?

Il est de prime abord un apport sur le plan de la légitimité donnée au projet : l’IGR est en effet l’Institut de référence nationale en recherche médicale dans le cadre de la lutte et de la prévention contre les cancers. Une place de pionnier français qui ne cesse d’être valorisée et qui s’étend même à l’échelle continentale (sur le plan mondial, il est même souvent considéré comme référence de choix). Sinon, dès les prémices de mon projet et après avoir fait un topo des références médicales en la matière, il s’agissait pour moi au maximum de me rapprocher d’eux puisque j’avais décidé qu’ils allaient être les seuls et uniques bénéficiaires des dons en France. Et ce, pour 4 raisons simples :

- parce qu’en terme de transparence, voir les programmes de recherche évoluer au jour le jour est essentiel ;

- parce que le centre dispose d’un réseau d’établissements médicaux partenaires partout dans le monde sur lequel je peux compter notamment et surtout aux USA ;

- parce que son statut de référence nationale et même européenne lui donne légitimité et respect au regard des pouvoirs publics et du grand public ;

- parce qu’il s’agit d’un établissement en perpétuelle évolution qui dispose de moyens financiers importants pour une recherche optimisée (moyens technologiques dernière génération pour démarches de recherche efficientes).

Depuis 3 mois, près de 5 rendez-vous de travail ont été programmés et chacun ont été d’une réelle efficacité. Nos 2 parties sont à l’écoute l’une de l’autre. L’IGR sera le partenaire solidaire du projet puisqu’il en sera la référence médicale, le bénéficiaire mais aussi l’intermédiaire de dons (plate-forme de dons et de promotion-projet sur leur site institutionnel). S’attacher les services d’un tel établissement est un honneur que nous nous devons à présent d’honorer car la recherche doit avancer pour éviter ‘le massacre’…

CC : Comment votre initiative est-elle reçue jusqu’à présent en France et aux USA?

F.D : Le grand public et les pouvoirs publics en France considèrent Odyssée Rose comme un ‘beau projet’. Porté au nu par les médias locaux et nationaux, le projet fait beaucoup parler et amène à réflexion. Un défi perclu de valeurs positives et humaines que je souhaite vraiment valoriser comme tel. Un ‘beau projet’ animé d’une réelle volonté humaniste et mené par un jeune homme, une initiative locale pour un projet à dimension internationale : telles sont les caractéristiques de ce défi caritatif qui ne laisse pas indifférent. Toutefois, il s’agit encore et encore de convaincre pour que de simple projet il devienne effectif. Un tel défi ne peut rester qu’illusoire, il doit être mener à son terme. Faisons en sorte que cela soit le cas.

Outre-atlantique, je me suis rapproché d’organismes de recherche médicale grâce à l’aide de l’IGR. L’initiative est saluée de toute part et l’engouement prendra une ampleur évidente lorsque la campagne de promotion pré-projet sera entamée (en juillet prochain). Les américains sont friands de ces défis fous, j’en suis persuadé, et le succès des courses organisées dans le cadre de projet caritatif sur le sol US en atteste (Run for the Cure ; Moonwalk). Autant de manifestations populaires avec lesquelles je souhaite collaborer pour optimiser la visibilité du projet ‘Odyssée Rose’. De nombreuses démarches seront alors nécessaires en ce sens mais, avec la volonté qui m’anime, j’y parviendrai !!!

CC : De quelles aides et partenaires disposez-vous d’ores et déjà et que vous manque-t-il encore pour mener à bien votre projet?

F.D : Dans la mise en oeuvre d’un tel projet, plusieurs aspects sont à envisager :

- Sur le plan matériel, tout est clarifié ou en instance. Je parle ainsi de mes équipements de course (équipements New-Balance, lacets X-Tenex), produits parapharmaceutiques (Sport Akileine), produits alimentaires (Unilever), dispositifs cardio (Garmin)… Boissons et barres énergétiques (Mulebar) et stimulations musculaires (Compex) sont à finaliser.

- Sur le plan solidaire, vous l’avez compris, l’IGR sera le partenaire principal car bénéficaire des fonds récoltés. Sinon, quelques associations caritatives ont souhaité s’associer au projet comme les associations caennaises Mathilde et Etincelles (opérations de communication communes).

- Sur le plan des courses-partenaires, un ciblage préalable a été effectué auprès de courses aux mêmes aspirations : féminine (La Rochambelle, La Parisienne), populaire (semi-marathon et marathon de Paris), locale (Alençon-Médavy, La Margantinaise, Trail d’Ecouves, L’Echauffement). Aussi, d’autres évènements sportifs ont été programmés comme la semaine fédérale cyclotouriste à Flers ou Running Expo à Paris. Je serai présent à ces manifestations comme porte-drapeaux du projet mené, de rose vétu, avec flyer de promotion et stand de présentation à visée promotionnelle. Etre au plus près du grand public est essentiel : les runners étant animés d’un esprit de solidarité que seule la course à pied peut permettre!!

- Sur le plan médiatique, les médias ont été sollicités bien en amont pour promouvoir le projet et susciter l’intérêt des possibles partenaires financiers publics et privés régionaux et/ou nationaux. Ainsi, des articles journaux sont parus dans la presse spécialisée (Jogging International, Top Santé) et généraliste (Le Parisien, Ouest-France), des reportages TV ont été diffusés (France 3, Normandie TV), des spots radios ont été conçus (Normandie FM, France Bleue B-N). Un profond travail de prospection cohérent au regard de notre cible première avait été effectué en amont afin de garder une certaine ligne de conduite. Au fur et à mesure des jours, des semaines et des mois, la campagne médiatique s’intensifiera pour un résultat optimisé le 3 octobre prochain. L’idée est que cela ne s’arrête pas ainsi et que le promotion se poursuive en France pendant le périple grâce à des partenariats long terme et des relais internet réguliers pré-établis.

Aux USA, la promotion média est à concevoir mais les démarches seront facilitées par la dominante humaniste qui émane du projet porté.

- Sur le plan financier, le budget de fonctionnement du projet s’élève à 30 000 €. La répartition peut être résumée de la façon suivante : 1/3 assistance (location, assurance et exploitation voiture d’assistance), 1/3 dispositif multimédia (création/exploitation site web dédié, achat matériels, création spot publicitaire) et 1/3 logistique (démarches administratives, nourriture, hébergement). A ce jour, 5 000 € sont trouvés : 25 000 € sont encore nécessaires pour mener à bien ce projet. L’aide de partenaires financiers est indispensable ; c’est la condition sine qua none à la réalisation de ce défi qui ne peut rester à l’état de projet. 25 000 € ? Beaucoup pour une TPE ou une collectivité publique mais très peu pour une entreprise nationale ou mondiale : en effet, tout partenaire qui souhaite s’investir dans ce projet peut le faire à sa manière. Sachez une chose : malgré toutes les bonnes volontés, le projet aura lieu uniquement si le budget de fonctionnement est soldé. Sans argent, pas de projet. Nous avons besoin de tous pour prospecter et convaincre de nous suivre dans cette aventure qui nous concerne tous !!

Propos recueillis par Catherine Cerisey

Pour tout complément d’informations, n’hésitez pas à joindre Florian par mail ([email protected]), téléphone (06.21.71.29.38) ou via son site web (www.odysseerose.com) mis en ligne le 1er mars prochain.



Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Cathcerisey 31922 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines