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Le double intérêt français et africain du XXI : fixer les africains en Afrique

Par Victor Vieilfault @Vic_Vieilfault

afrique.jpg"Le multiculturalisme est un échec !". Sur son blog, Ivan Rioufol se fait ce jour l'écho de la formule consacrée successivement par Merkel, Cameron et Sarkozy à propos de la stratégie d'accueil des nouveaux arrivants sur le sol européen.

Ce tir groupé fait suite à une contagion de plus en plus palpable dans l'opinion d'un ras-le-bol de voir une partie de la population faire sécession du mode de vie européen. A droite comme à gauche, les voix s'unissent autour d'une urgence à régler : maîtriser l'immigration pour mieux accueillir. La question lancinante des moyens restant toutefois entière.

Outre les annonces tonitruantes de mise en place de mesures dissuasives et d'expulsions d'étrangers illégaux le citoyen français reste à l'affût des bonnes idées. Au XVII, Bossuet aimait à rappeler que "Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu'ils en chérissent les causes". La France peut-elle se vanter d'une politique étrangère africaine audacieuse visant à fixer prioritairement les africains en Afrique ? C'est toute la question. Si tel n'est pas le cas alors la fermeté en matière d'immigration ne suffira pas à résoudre le problème posé par le siècle. 

En fait, il est clair que depuis 50 ans "d'indépendance" africaine, l'axe de notre politique étrangère avec nos partenaires anciennement coloniaux est davantage ancrée sur l'accès privilégiée aux ressources du sol plutôt que sur l'épanouissement de la souveraineté et donc de la liberté des africains. C'est un fait incontestable. Et ce n'est pas forcément une tare pour la France d'avoir cherché à assurer ses approvisionnements. Si nous ne l'avions pas fait, d'autres influences auraient certainement profité sans vergogne du vide laissé.

En ce début du XXI, il est temps de faire un bilan de nos rapports avec le continent africain afin de les passer à la lumière d'une nouvelle époque à grande vitesse qui cherche son équilibre. Cela nous permettrait de retrouver une vision et une cohérence.

Les fondamentaux de l'avenir sont peut être les suivants :

Prendre acte de l'efficacité de l'Etat-nation et de l'intelligence des zones régionales de libre-échange pour prendre le vent de la mondialisation tout en laissant au peuple la main mise sur le gouvernail.

Promouvoir l'émergence de leaders politiques proches du peuple - populistes? - afin de rapprocher les habitants des richesses de leur territoire.

Ne plus axer seulement notre "politique africaine" autour d'intérêts économiques nationaux de courte vue. Car si les richesses pécunières de l'Afrique suivent unilatéralement la route du nord, les richesses humaines formeront aussi le long cortège des affamés de la "modernité"; poussé jusqu'en Europe... Devant l'impasse de systèmes sclérosants, il est en effet à craindre que de plus en plus d'africains s'essouffleront dans leurs tentatives avortées de profiter enfin de leurs atouts propres.

A l'heure de wikiLeaks et de la transparence l'époque internet appelle les responsables politiques à s'expliquer publiquement davantage sur leurs choix stratégiques pour la conduite des affaires du monde. Peut être que le continent internet, cette véritable plate-forme d'échanges incontrôlable, va peser de tout son poids diplomatique dans l'avènement d'une Afrique au service des africains.

Avec Shakira, j'aimerais chanter "this time for africa" !


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