Une bonne nouvelle pour la Politique Des Jeux de la France Quand en décembre 2010 François Trucy a démissionné, nous avons apporté notre soutien sans réserve au Sénateur du Var (ICI) , signalant au passage que la République (des jeux) n’était très reconnaissante avec ses principaux serviteurs. François Trucy a en effet beaucoup œuvré - c’est un euphémisme - pour faire évoluer une politique des jeux, longtemps rétrograde en matière de jeux en ligne et longtemps protectionniste par ailleurs. Malgré deux rapports volumineux, qui tentaient de faire la synthèse pour aboutir à une politique des jeux qui défende l’intérêt général et satisfasse dans le même temps aux exigences de la Commission Européenne, le sénateur Trucy a du encore beaucoup bataillé au sein même de la majorité pour dessiner une nouvelle architecture du paysage ludique national, qui ne soit pas une simple réponse conjoncturelle à la nécessité de libéraliser les jeux en ligne avant la coupe du Monde de football.
Nous écrivions à l’époque :
«Souhaitons vivement que les autorités politiques et notamment celles rattachées au Premier Ministre - sachent faire revenir le sénateur sur sa décision et annoncent enfin l’installation complète de la nouvelle architecture du paysage ludique (comite consultatif du jeu, observatoire des jeux, commissions) prévue par la loi sur les jeux en ligne, afin que la décision publique ne provienne pas uniquement d’un simple arbitrage politique entre intérêts privés et afin d’aboutir à une politique des jeux cohérente qui défende l’intérêt général. Quant au Président de la République, qui ne l’oublions pas est à l’origine de la politique de jeu responsable (dans les casinos quand il était Ministre de l’Intérieur), il ne pourrait que tirer profit politique d’un tel recentrage, qui contribuerait à réduire fortement l’image «des amis du Fouquet’s», peu porteuse électoralement».
L’annonce ce week-end dans le Journal Officiel que le Comité Consultatif du jeu est finalement réinstallé, grâce à l’intervention de François Baroin, ne peut dont que nous réjouir. C’est une bonne nouvelle pour la Politique Des Jeux de la France, qui se donne ainsi les moyens de conjuguer liberté et responsabilité en matière de jeux de hasard et d’argent, en ligne ou en dur.
Jean-Pierre G. Martignoni (sociologue)