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Mélenchon : “le Yvette Horner de la politique”

Publié le 15 février 2011 par Jlhuss

Ce sera le “buz” du débat … C’est dire !

Il est toujours hasardeux et guère sérieux de vouloir dégager un « vainqueur et un vaincu » à l’occasion d’un débat politique télévisé. Chacun regarde l’émission avec ses opinions, ses antipathies personnelles plus ou moins marquées.
Quand il s’agit de deux protagonistes présentés comme  en concurrence alors que tout les sépare, pour se partager un électorat supposé commun et que d’autres nomment « populiste », c’est encore plus délicat.

Au passage il serait possible de s’étriper sur ce “populisme” passionnant les salons et des dessinateurs se rêvant humoristes sans émouvoir le “peuple” A ce titre le dessin de Plantu qui défraya la chronique, s’inscrit dans cette  polémique sémantique. On remarquera qu’il fait porter le brassard infâme, non pas à Marine, mais à Jean-Luc et il n’est pas moins drôle de lire que ce Monsieur Plantu défend son dessin au prétexte que Mélenchon refuse de qualifier Cuba de dictature, mais qu’il n’hésite pas à recevoir un prix de la part du Quatar, le prix « Doha Capitale Culturelle Arabe » (10 000 euros) des mains de l’ambassadeur Mohamed Al Kuwari : on a les dictatures que l’on peut.

“Moi j’ai le sens de l’humour, M.Mélenchon” déclare la blonde sourire aux lèvres, devant un Mélenchon dossiers sous le bras qui rétorque, “ce n’est pas vous qui portiez le brassard …” On vole très haut ! La fille a été entraînée aux coups par le Père …

Revenons à nos protagonistes : Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen se rencontraient sur BFM TV et l’exercice pouvait s’apparenter, aussi, à une « caricature ». Soyons rassurés, l’émission prouva qu’au delà de soucis communs, aux formulations faussement proches, les deux “gladiateurs” sont en opposition radicale, ce qui contredira encore Plantu.
Sur le thème de l’immigration et de la laïcité personne ne pourra faire des assimilations oiseuses. A ce titre, il apparaît certain que les électeurs réservés aux deux débatteurs, auront été  plus convaincus par Marine Le Pen accrochée au «basique» sans nuances. Les vérités de Mélenchon sur l’apport des immigrés ne rencontreront pas l’assentiment général. Quand Mélenchon demande la régularisation générale de tous les travailleurs sans papiers, il aura du mal à convaincre.


La monnaie européenne est une autre divergence radicale et, là encore, Marine Le Pen par son « radicalisme » sans fard l’emporte certainement auprès d’une « clientèle partagée » par rapport à un Mélenchon qui défend une monnaie commune mais encadrée par l’Etat et non par les capitalistes et les banques, qu’elles soient centrales ou non.
Marine malmène sans vergogne Jean-Luc quand il s’agit de rappeler les « pêchés anciens » d’un Mélenchon Ministre sous Mitterrand  et votant Maastricht, l’obligeant à s’emporter par essai de diversion, sur “un FN qui ne sert à rien” et n’ayant jamais eu à régler le moindre dossier.

*

Il fut même possible de s’envoyer du St Louis et du Louis XVI à la figure : quand Mélenchon est en difficulté il puise dans sa culture ou effectivement Marine Le Pen peine à suivre, mais l’auditeur n’en aura cure, considérant ces détours historiques comme des dérobades. En revanche, Yvette Horner frappe plus dur ! On se demande d’ailleurs ce qu’Yvette Horner a bien pu faire à Mme Le Pen, mais elle reviendra par trois fois à l’accodéoniste pour ringardiser dans l’esprit de l’auditeur son opposant. C’est son fil rouge à elle : faire passer Mélenchon pour un vieux débris dépassé, se battant sur des sujets d’un autre âge et avec des arguments éculés. Elle veut mettre la modernité de son côté et renvoyer Mélenchon à un vieux passé Mitterrandien démodé. Véritablement Mélenchon fut un peu KO en face d’une réplique préparée, abusivement utilisée, qu’il n’attendait certainement pas : lui refaire à lui, le coup de Giscard et de l’accordéon …

Au total il n’est pas certain que Mélenchon ait bien mesuré la difficulté et réussi son pari : marginaliser Marine Le Pen et la renvoyer dans le vieux pré-carré du père. N’est pas Tapie qui veut. Le contraire est plus vraisemblable, c’est Mélenchon qui a été obligé de se débattre avec son passé.
Il s’agissait sans doute d’une prestation superflue pour Mélenchon aux yeux d’un panel parfois considéré, à tort, comme commu. Marine Le Pen a tout lieu d’être satisfaite de cette émission : elle a eu vite fait d’apprendre !

[AgoraVox a publié cette note]

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