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Initiative sur les armes : 5 choses (très) étonnantes sur le service militaire et les armes en Suisse

Publié le 15 février 2011 par David Talerman

Les Suisses ont très majoritairement rejeté l'initiative sur les armes qui  consistait notamment à interdire aux suisses de conserver leur arme de service à la maison. Je ne prendra pas position sur ce sujet, le peuple a choisi. En revanche, vu de l'extérieur, un certain nombre de choses sont très étonnantes sur le sujet des armes et du service militaire en Suisse. Voici une sélection :

En Suisse, le service militaire dure jusqu'à l'âge de 30 ans, voire plus

L'armé suisse est une armée de milice : un petit nombre de militaires sont des professionnels, mais la plus grande partie est appelée, comme c'était le cas en France il y a quelques années.

Un militaire non gradé doit effectuer 260 jours de services (et jusqu'à 600, voire plus, pour les officiers supérieurs). A raison de 3 semaines par an au minimum à partir de 20 ans, et sachant qu'en principe entre 18 et 20 ans ils ont effectué la moitié de ces jours pendant l'école de recrue, alors au final la plupart auront fini leurs obligations militaire entre 30 et 34 ans, et ce d'autant que les étudiants ont la possibilité de repousser l'école de recrue, voire les cours de répétition.

Les Suisses peuvent, dans certains cas, effectuer leur service militaire en une seule fois : dans ce cas, ils devront effectuer 300 jours de service au total.

Les inaptes au service militaire paient une taxe

Les Suisses qui sont déclarés inaptes au service militaire, quelle qu'en soit la raison, doivent payer une taxe militaire allant jusqu'à 3% du revenu imposable. Cette mesure concerne également les personnes qui doivent annuler un cours de répétition. Dans ce cas, si les jours de services sont effectivement faits, alors la personne pourra récupérer les taxes qu'elle aura versées.

Des munitions sont encore dans la nature

Suite à un problème informatique de la part de l'armée suisse, il semblerait que pour environ 100 000 militaires il n'est pas possible de déterminer avec exactitude s'ils ont rendu, ou pas, les munitions qu'ils détenaient (jusqu'en 2007, les militaires conservaient non seulement leur arme mais également les munitions. Depuis, une loi a été votée et les munitions doivent être rendues). C'était d'ailleurs un des arguments de campagne des défenseur de l'initiative. Une telle situation en France serait une catastrophe nationale, en Suisse cela inquiète mais finalement pas tant que cela.

Les Suisses peuvent garder "en souvenir" leurs armes militaires

A la fin de leurs obligations militaires, les citoyens suisses peuvent conserver leur pistolet et/ou leur fusil d’assaut (un FASS 90 qui, rappelons-le, est une arme automatique). Ce dernier est cependant modifié, de sorte que l'arme ne puisse plus tirer de manière automatique, mais elle peut encore tirer au coup par coup. En France et dans beaucoup de pays, ce cas de figure serait improbable. Ce point a également été très critiqué par les défenseurs de l'initiative. Cependant, si on regarde les statistiques officielles, seulement 1% des cas de suicide correspondent à une arme de service acquise, et 8% avec une arme militaire (c'est-à-dire une arme encore utilisée dans le cadre du service militaire). Et pour finir, les cas de suicides par arme à feu semblent perdre du terrain tout au long des années.

Initiative sur les armes : 5 choses (très) étonnantes sur le service militaire et les armes en Suisse

source : Office fédéral de la Statistique

Les Suisses ont chaque année des "tirs obligatoires"

Chaque année, les Suisses qui sont encore en service ont l'obligation de procéder à des tirs avec leur(s) arme(s). Compte tenu de l'organisation de l'armée, c'est parfaitement logique. Ce que je trouve étonnant, c'est le contraste entre l'image du pays (un pays neutre, très sûr, où il y a finalement peu d'agressions en comparaison internationale) et l'assiduité militaire dont doivent faire preuve les citoyens, tant du point de vue des jours passés à servir que des jours où il faut tirer avec son arme.

Je serai très intéressé d'avoir des réactions de lecteurs suisses, notamment sur la façon dont ils voient (et vivent) leurs obligations militaires.

Quelques sources d'informations utiles :

Le site officiel de l'armée suisse

Evolution des méthodes de suicide en Suisse (OFS, fichier Excel)

Décès dus aux armes à feu en Suisse (OFS, fichier Excel)

Résultats officiels de la votation sur les armes du 13 février 2011 (OFS)

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