Oui, publics ! Oui, gratuits
En ces temps où le pouvoir de l'argent transforme tout en objet de rentabilité, allons nous continuer à laisser les transports publics de l'agglomération entre les mains de délégataires privés relevant de multinationales. La préoccupation essentielle de ces sociétés privées n'est absolument pas l'amélioration des conditions de transports de nos concitoyens et encore moins la gratuité de ceux-ci. Il sont là pour faire du fric et le comble c'est que cela se fait avec l'aval, l'accord des élus de l'agglomération qui jusqu'ici ont toujours délégué le service à des gestionnaires privés.
En ce qui me concerne, élu sur un mandat de gauche, je ne peux envisager de livrer le bien public à des sociétés privées qui profitent des investissements publics pour faire leur beurre. Je ne marcherai pas dans cette orientation partout appliquée dans ce pays et qui conduit aux catastrophes que l'on connaît. Les dirigeants de ces sociétés n'ont en rien amélioré sensiblement nos transports dans l'agglomération mais ils ont réussi par contre à rentabiliser fortement les actions de la société en tirant des dividendes importants. Qu'on nous prouve en quoi cela a sensiblement apporter des progrès pour notre réseau de transports ?
J'attends que l'on nous communique les résultats d'une étude qui devrait montrer les points forts et les points faibles de ce que pourrait être une régie communautaire de nos transports ou une Société publique locale. Une chose est certaine à partir du moment où la gestion est 100% publique, les citoyens auront plus de garantie que leur argent, que l'argent public ne soit pas joué en bourse ou dans quelques opérations spéculatives périlleuses. Car il faut enfin être sérieux et cesser avec ce dogmatisme qui consiste à expliquer que les multinationales sont fiables alors qu'elles prouvent chaque jour qu'elles spolient la nation, les collectivités et les habitants.
Les citoyens doivent absolument mettre leur nez dans tout cela si ils veulent que les choix qui vont se faire correspondent à leurs intérêts. Je les invite à consulter les documents relatifs à cette délégation de service public. Il existe une convention entre la CAC et le délégataire (STAC KEOLIS) que je propose de ne pas reconduire pour choisir une gestion publique directement assumée par la Communauté. Il existe des comptes de la Société STAC, il existe des comptes rendus de conseil communautaire et des rapports d'activités sur nos transports publics qui sont à la CAC et qui sont publics donc consultables. Les citoyens doivent consulter ces documents afin de mieux comprendre comment améliorer notre réseau de transports publics. Les citoyens ne doivent pas laisser les seuls élus prendre des décisions sans qu'il y ait un débat. Enfin les avantages de la gratuité sont tellement éloquents que l'effort de solidarité qu'elle implique n'est pas une dépense immense à côté des coûts que génère le trafic automobile et ses inconvénients. Plus de personnes emprunteront le bus et plus la ville s'en portera mieux en terme de circulation, de baisse de la pollution, de diminution des accidents, de libération d'emplacement de parkings, de réduction du stress et de renforcement de la convivialité et de la sociabilité. Autrement dit ce que nous dépenserons dans la gratuité nous le regagnerons dans la diminution de charges qui aujourd'hui sont supportées par l'agglomération. Ce raisonnement est une réflexion véritablement éco-citoyenne qui dépasse la simple logique comptable que l'on veut imposer aux élus et qui relève d'une gestion passésiste typique du capitalisme en crise. Soyons inventifs, soyons créatifs, que les citoyens se fassent entendre !