25 mesures pour une politique de consommation durable en France
Fin janvier, le Centre d’analyse stratégique (CAS) – dirigé par Elisabeth Laville du cabinet Utopies- a remis son rapport sur la consommation durable, à Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Ecologie.
« Les Etats ont jusqu’ici cherché à « verdir l’économie » en favorisant une production plus respectueuse des normes sociales et de l’environnement. Cette approche se révèle insuffisante » ! Un constat qui introduit le rapport « Pour une politique de consommation durable en France » et donne le ton. Pour le CAS, une politique de consommation durable s’avère nécessaire en France pour faire évoluer nos comportements et transformer progressivement les circuits économiques mais sans pour autant « prôner l’émergence d’une société de la décroissance ».
Les 25 mesures préconisées qui font une place très importante à la communication
- Intégrer les bases de la consommation (durable) dans l’enseignement dès le plus jeune âge et dans la formation professionnelle.
- Concevoir des campagnes de sensibilisation qui privilégient des publics cibles et qui prennent en compte le comportement des consommateurs.
- Sensibiliser les individus à des moments clefs de leur vie, pendant lesquels ils sont plus réceptifs aux enjeux de la consommation durable.
- Jouer sur l’effet d’entraînement inhérent aux approches collectives.
- Cibler prioritairement les groupes les plus convaincus, afin de diffuser la culture de la consommation durable.
- Clarifier les pratiques de la Responsabilité sociale des entreprises et y intégrer les stratégies commerciales.
- Améliorer la transparence des impacts sociaux et environnementaux des produits d’épargne et encourager l’investissement socialement responsable.
- Intégrer les médias et les relais de la communication marchande à la politique de consommation durable.
- Réguler la profusion des labels associés au développement durable.
- Développer l’économie de la fonctionnalité et l’écoconception, en mettant en avant le coût global des biens et services.
- Soutenir les expérimentations locales de consommation durable.
- Renforcer les processus d’apprentissage, d’échange et la généralisation des bonnes pratiques.
- Investir dans l’innovation technologique mais aussi sociale “low tech”, au service de la consommation durable.
- Associer des exigences environnementales – notamment les éco-labels officiels – à la garantie de fabrication locale en cas d’introduction d’un label “Made in France”.
- Encourager le développement des associations et des entreprises innovantes à vocation sociale ou écologique, notamment par la clarification de leur statut juridique.
- Donner un prix au carbone émis et afficher la valeur envisagée sur le long terme afin d’envoyer un signal fort à tous les acteurs concernés.
- Donner un signal-prix fort aux biens et services durables par des actions financières directes (taxation, bonus-malus, normalisation, subventions… ).
- Étudier une révision des tarifs de l’eau et de l’électricité afin d’inciter les consommateurs à utiliser ces ressources de manière plus efficace.
- Faire financer les éco-labels par les entreprises non labellisées, suivant le principe “pollueur/payeur”.
- Assurer la cohérence des politiques publiques en matière de consommation durable.
- Systématiser et communiquer les approches “coûts/bénéfices” au sein des politiques publiques.
- Accélérer la stratégie de commande publique durable et mobiliser les structures publiques liées.
- Impulser une coordination européenne des politiques de consommation durable.
- Charger une entité administrative de la déclinaison et du suivi de la politique de consommation durable.
- Disposer d’indicateurs explicites pour communiquer à tous les acteurs les progrès réalisés.