« A coeur vaillant, rien d’impossible », et « dire,
faire, taire » étaient les devises de Jacques Cœur, marchand, armateur,
banquier du roi Charles VII, financier, maître des monnaies, entrepreneur de
mines et ministre des Finances, chargé de missions diplomatiques, premier
fondateur d’une multinationale du luxe à la française…Déjà !
J’ai choisi le court ouvrage de Georges Bordonove, écrivain prolixe spécialiste de l’époque troublée de la guerre de Cent ans et des guerres de Vendée (1920-2007). A travers une biographie, fut-elle approximative, on appréhende bien l’esprit de ce temps, entre fin du Moyen-Age et Renaissance, juste avant les grandes découvertes.
Jacques Cœur naquit à Bourges en 1400, dans une famille de riches pelletiers (fourreurs) originaires du Bourbonnais. Il commence son ascension sociale par un beau mariage avec Macée de Léodepart, fille du maître des monnaies de Bourges, alors capitale d’une France occupée par les Anglais et les Bourguignons. Sa belle-famille le met en contact avec la Cour, il devient rapidement le familier de Charles VII et surtout son pourvoyeur de liste civile, puis son intime et surtout son créancier pour financer la recouvrance du territoire.





Comment la couronne pourra-t-elle le rembourser ? Et le jeune Dauphin , futur Louis XI, qui piaffe d’impatience de prendre la place de son père, comment le considère-t-il, lui, l’ami de la belle Dame de Beauté, Agnès Sorel, la jeune maîtresse du Roi, à laquelle il fournit robes et bijoux de prix ?


Mais sa destinée n’est pas terminée : avec l’aide de ses collaborateurs restés fidèles, il s’évade et fuit à Rome où il est accueilli chaleureusement par le Pape Nicolas V qu’il avait bien servi lors d’une précédente ambassade. Le pape Calixte III lui confie le commandement d’une flotte de grandes galères de combat, destinée à secourir les îles de Rhodes, Chio, Lesbos et Lemnos. Affaibli par sa captivité, malade ou blessé, Jacques Cœur trouve la mort dans cette aventure en novembre 1456.
Un parcours fantastique, un destin ressemblant à celui de Nicolas Foucquet qui indisposa Louis XIV, un acharnement mis à le perdre par des courtisans envieux de sa réussite et des nobles débiteurs qui rappelle étrangement la hargne de certains contre un argentier contemporain … Depuis le XVème siècle, rien n’a changé dans le royaume….

Jacques Cœur, Trésorier de Charles VII, par Georges Bordonove (1977), Editions Pygmalion, 244 p. 19,90€

posté le 17 septembre à 10:08
Merci pour la documentation J'ai créé un album, en rapport d'une visite faite, et vous ai pris quelques extraits pour documenter mes photos.