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Des écoles à contre-courant : pour apprendre quoi ?

Publié le 17 février 2011 par Veille-Education

A Tours, quelques enfants sont scolarisés dans des écoles hors contrat, ne recevant aucune aide de l’État

Il est 9 h et la journée commence en douceur pour la dizaine d’enfants (entre 2 ans et demi et 6 ans) du Petit Porteau, situé dans un hameau rural de Joué-lès-Tours. Comme tous les matins, le groupe se retrouve dans l’une des petites salles de la chaumière qui accueille depuis vingt ans la structure associative. Assis en rond sur des petits tabourets en bois, le calme fait maintenant place à la douce voix de Rozann. « Bonjour soleil », chantonne la jeune femme. Ici, les petits l’appellent maîtresse. Comme dans une école « classique ». Pourtant, le Petit Porteau ne ressemble pas tout à fait aux autres maternelles placées sous le giron de l’Éducation nationale. Ici, on pratique la méthode Steiner, venue d’Outre-Rhin. Les fondamentaux ? « Le jeu libre, complété par une pratique artistique importante », résume Rozann. « On laisse l’enfant expérimenter des choses, pour qu’il se construise tout seul. »
En pratique, voilà ce que cela donne. Il est 9 h 30 et pendant une heure, les dix enfants de la classe ont carte blanche. « Ils peuvent faire ce qu’ils veulent, aller partout, sauf dans les lits. » Aucune consigne, aucun interdit. Dans la salle principale, Margot, Augustine, Romain, Emma, Juliette et les autres enfants, s’en donnent à coeur joie. On construit des maisonnettes avec des bouts de cordes, de bois.

Laxiste ?  » Non, à l’écoute  »

Pas de jeu en plastique. Des landaus et poupées sont à la disposition des petites filles… comme des petits garçons. Ça crie un peu, ça rigole, beaucoup. Au fond du couloir, les garçons ont mis la salle d’accueil sens dessus dessous. Les tables et chaises sont à présent empilées les unes sur les autres. « Venez voir leur construction », s’enthousiasme Christine, l’enseignante qui partira bientôt à la retraite. On peut donc tout faire dans cette maternelle ? « Non, on n’est pas laxiste, insiste Rozenn. Il y a quelques interdits comme ne pas faire mal et ne pas casser le matériel. »
La méthode adaptée à ces jeunes enfants ne risque-t-elle pas de les déstabiliser de retour dans une école traditionnelle ? « Ma fille a fait sa scolarité ici et elle a rejoint le système classique en CP. Elle s’y est bien fait, même si la relation entre les autres enfants l’a étonnée. On remarque que les enfants qui passent ici conservent une grande autonomie et une confiance en soi développée. »
pratique
Ménage et repas assurés par les parents
> L’école maternelle du Petit Porteau est gérée par une association de parents d’élèves.
> Le coût de la scolarité est de 250 €/mois par enfant. Il permet de régler le loyer, les factures et le salaire des enseignants.
> Chaque jour, le repas est préparé par l’un des parents. Tous les week-ends, deux parents doivent nettoyer les locaux.
> Une journée portes ouvertes est prévue le samedi 26 mars de 10 h à 18 h. Contact : 06.32.47.32.19. Site : www.petit-porteau.org
billet
Marginal
Proposer une pédagogie différente ou développer une pratique religieuse dans le cadre scolaire : les écoles hors contrat s’appuient sur des valeurs différentes. Avec une condition indispensable : le bien-être de l’enfant. À Tours, on ne compte qu’une centaine d’enfants inscrits dans ces établissements indépendants. Des écoles aux pratiques parfois intrigantes, quelquefois intéressantes, mais encore très marginales.
avis
« Les gens ne connaissent pas les pédagogies alternatives »
« Nous vivions avant en région parisienne, raconte Charlotte, la maman d’Augustine, élève à la maternelle du Petit Porteau. Mes collègues qui avaient des enfants scolarisés me parlaient de stress à l’école, d’évaluation. Je n’avais pas envie de ça pour ma fille. On a découvert les écoles Steiner, j’ai été très impressionnée parce qu’on faisait là-bas. Ici, on respecte le rythme des enfants. »
et aussi
Peu d’écoles hors contrat
En Indre-et-Loire, il existe peu d’écoles hors contrat : la maternelle du Petit Porteau à Joué-lès-Tours ainsi que l’école primaire Primavera à proximité ; l’école de la Sainte-Face à Tours-Nord, et dans le centre-ville de Tours, rue Michelet, le cours Saint-Benoît, dirigé par Benoist Roucher. « Nous avons créé cette école en 2006. Nous nous appuyons sur les cours Sainte-Anne, une méthode pédagogique traditionnelle. Il y a des cours de catéchisme, mais ce n’est pas une école catholique. » L’école compte 30 élèves.
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