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Pourquoi la Brvm doit rester fermée ?

Publié le 17 février 2011 par Okibourse

Ce mardi 15 février, le conseil d’administration de la Brvm a décidé lors d’une réunion à Ouagadougou (Burkina Faso) de suspendre momentanément ses activités. Cette décision a été approuvée par l’autorité de régulation de la place boursière d’Abidjan qui a décidé aussi de fermer temporairement ses bureaux d’Abidjan. Les 2 institutions vont travailler provisoirement depuis Lomé dès qu’elles auront installé leur matériel. On comprend que la crainte de délocalisation évoquée par l’administration Gbagbo lorsqu’elle avait débarqué dans les locaux de la Brvm la semaine passée, était certainement fondée.

Toujours est-il que nous soutenons la fermeture de la Brvm et souhaitons que la situation reste en l’état encore quelques jours. Que la Brvm finisse son installation à Lomé ou que le camp Gbagbo réussisse à le contrôler entièrement au point de le faire fonctionner sans considérer les intérêts des autres pays, nous souhaitons que la Brvm reste fermée encore quelques jours.

La Cote d’Ivoire, le principal fournisseur d’entreprises à la Brvm est dans une situation critique du fait de la crise post-électorale qu’elle vit. La crise des liquidités a déjà obligé plusieurs banques locales à fermer. Depuis le dernier trimestre 2010, le niveau d’activité des entreprises a baissé de 30 à 75% selon plusieurs sources. Le conflit de compétence qui risque de s’installer entre la Brvm et l’administration Gbagbo va ternir son image et créer un malaise profond.

Nous sommes dans une situation où d’une part les entreprises cotées sont en détresse respiratoire et d’autre part le cœur du système (Brvm) subit une constriction douloureuse. La réaction compréhensive d’un investisseur serait soit de suspendre ses mouvements, soit de se retirer d’un tel système. Il faut craindre une grosse panique des investisseurs, surtout étrangers en cas de réouverture précipitée du marché. Leur retrait ferait chuter les indices comme en 2008 – 2009, au moment de la crise financière internationale. Bien que les banques ivoiriennes et leurs filiales d’intermédiation financière soient fermées, les autres courtiers de l’Uemoa hors Cote d’Ivoire travaillent et serviront de canaux pour d’éventuelles ventes massives qui pourraient être observées.

Nous pensons que l’administration qui aura le dernier mot sur le fonctionnement de la bourse devrait s’assurer que le système financier ivoirien est à nouveau fonctionnel avant de rouvrir le marché. Sinon, elle pénaliserait les dizaines de milliers de clients de la moitié des courtiers officiels. Rouvrir dans de meilleures conditions permettra aux investisseurs d’être plus lucides et pourraient nous éviter un crash aux conséquences imprévisibles.

Euclide Okolou


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