Les Saints de la finance

On découvre que Saint Matthieu est le saint patron des banquiers. Rien de plus normal, cet apôtre est le plus souvent représenté avec des balances de peseur d’or, il faut dire qu’il était percepteur des impôts en la bonne ville de Capharnaüm. Tout un programme !

Les traders, eux, n’on pas été honorés d’un saint patron qui leur serait tout entier dévoué. Les professions les plus spécialisées sont pourtant défendues devant l’éternel par un saint … plus ou moins connu.

Ainsi, Saint Ugozon est le saint patron des fromagers. Les publicistes sont placés sous la sainte protection de Bernardin de Sienne, un grand libertaire connu pour avoir envoyé au bûcher, des sorcières, quelques hérétiques et une ou deux cohortes d’homosexuels !

Saint Michel prête main forte aux parachutistes, Sainte Barbe aux pétroliers. Même les avocats sont protégés par Saint Rémi qui reste dans l’histoire comme le baptiseur de Clovis (ça se passait un 25 décembre mais on ne sait plus bien quelle année comprise entre 496 et 506, ce qui vous l’avouerez, ne nous rajeunit pas).

Je vous engage à consulter l’épatante liste de saint patrons publiée par Wikipedia , elle est forte en enseignements de grande valeur mais vous n’y trouverez aucun saint patron des traders. Serait-ce une profession impie, reniée, indigne d’une sainte protection ? Certainement pas.

C’est en tout cas le constat que chacun peut faire en lisant les performances en bourse du « Christian Index ». Depuis quelques mois en effet, les « congrégations religieuses et les croyants » peuvent faire confiance au fonds indexé sur cet indice qui a progressé de plus de 12% en 2010, de quoi faire pâlir d’envie bien des gestionnaires de portefeuilles boursiers moins fortunés ou moins protégés par les grâces divines.

Le fonds « Christian Brothers Investment Services » (CBIS) gère en effet un portefeuille de 3,8 milliards de $ au profit d’organisations catholiques qui semblent s’en féliciter … même si les critères de choix des actions qui composent ce portefeuille se limitent à éviter les producteurs de tabac, les diffuseurs de pornographies et les professionnels du jeu en ligne… autant d’entreprises regroupées au sein d’un autre indice bien moins religieux mais tout aussi performant.

Allez, l’argent n’a pas d’odeur et nous avons tout 2011 pour nous trouver un saint patron.

SUIVEZ-MOI sur Twitter: @PADusoulier

Ce billet a été publié originalement sur le site LaTribunedePAD.fr