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Les forces de sécurité répriment avec violence les manifestations au Yémen

Publié le 20 février 2011 par Podcastjournal @Podcast_Journal

Des membres des forces de sécurité, en uniforme et en civil, ont chargé une foule d’environ 2 000 personnes protestant pacifiquement à Sanaa dimanche 13 février et auraient frappé des manifestants à Sanaa et Taizz lundi 14.


Carte de Sanaa et Taizz par Google Maps Carte de Sanaa et Taizz par Google Maps Amnesty International a condamné lundi 14 février les agissements des forces de sécurité au Yémen qui ont roué les manifestants de coups de bâtons et leur auraient infligé des décharges à l’aide de matraques électriques, dans le cadre des manifestations inspirées du mouvement de contestation en Tunisie et en Égypte.

"Nous sommes consternés par les informations selon lesquelles les membres des forces de sécurité s’en sont pris violemment aux manifestants pacifiques. Les autorités yéménites doivent maîtriser leurs agents immédiatement et cesser de recourir à une force excessive", a indiqué Philip Luther, directeur adjoint du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International.

Le défenseur des droits humains et avocat Khaled al Ansi a raconté à Amnesty International que des membres des forces de sécurité lui avaient infligé des décharges à l’aide de matraques électriques lors de la manifestation qui s’est déroulée dimanche 13 février à Sanaa. Il a également entendu d’autres manifestants hurler "électricité !" alors qu’ils étaient frappés. 

"Il est difficile de faire confiance à des agents armés de matraques électriques au Yémen, étant donné la persistance de la torture dans le pays. Ces armes peuvent trop facilement se prêter à des abus", a expliqué Philip Luther.
En effet, les matraques électriques peuvent infliger de fortes douleurs et administrer des décharges répétées par simple pression du doigt, sans laisser de traces notables.
D’après des témoins, des membres des forces de sécurité ont distribué à leurs collègues ce qui ressemblait à des matraques peu avant les attaques, alors que la manifestation organisée à Sanaa dimanche 13 février touchait à sa fin.
Selon son témoignage recueilli par Amnesty International, la journaliste Samia al Ghabari a perdu connaissance après avoir été plaquée au sol par un agent en civil qui tentait de l’appréhender sur fond de répression de la manifestation.

Samedi 12 et dimanche 13 février, plus de 120 personnes, rassemblées dans la rue Tahrir à Taizz pour fêter le changement politique en Égypte, auraient été arrêtées. Des dizaines d’autres auraient été interpellées lundi 14 à Taizz. La plupart ont été libérées depuis.
Les partis d’opposition ont annoncé le 13 février qu’ils avaient accepté d’amorcer un dialogue national avec le président Ali Abdullah Saleh en vue d'apaiser les tensions politiques qui gagnent la rue.
Cependant, les manifestants continuent de protester, redoutant que les négociations ne débouchent pas sur de réels changements.

"Le gouvernement yéménite ne saurait gagner la confiance de ses citoyens en les rouant de coups de bâtons et de matraques électriques. Les autorités doivent pour le moins garantir à la population du Yémen le droit de faire entendre ses opinions et de manifester pacifiquement sans craindre de subir des violences, afin de lui montrer qu’elles sont disposées à opérer des changements significatifs", a conclu Philip Luther. Autres articles avec des tags similaires

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J.N.B.L., le 20/02/2011

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