Magazine Bien-être

Déborder d’amour

Publié le 21 février 2011 par Do22

D’anciennes valeurs...
Je viens d’un pays et d’une époque où la religion était très présente. La plupart de nos valeurs y prenaient appui. Même si cela fait bien longtemps et même si, pour plusieurs d’entre nous, la religion n’est plus au centre de notre vie, je constate que, de cet héritage de notre enfance, nous avons gardé de nombreuses pensées et beaucoup de croyances dont plusieurs ne nous servent plus du tout. Je dirais même que certaines freinent carrément notre évolution. En dialoguant avec la Sagesse des bébés, j’ai pris conscience que nous portons tant de choses en nous à notre insu, à peine la petite pointe de l’iceberg immergée au-dessus des flots. Nous voyagons avec tant de poids sur le dos que nous pourrions simplement déposer pour voyager plus légèrement. Entre autres valeurs, à l’époque, on nous vantait le sacrifice personnel, et cela nous a imprégné plus qu’on ne le pense. En prendre conscience est le premier pas vers une plus grande liberté intérieure.
Ainsi, on m’a enseigné de toutes sortes de façons qu’aimer l’autre devait se faire à mes dépends. On m’a dit que pour aimer l’autre, je devais m’effacer, et que pour que l’autre ait sa place, je devais perdre la mienne. On m’a dit que, pour prouver à l’autre que je l’aimais, je devais négliger mes propres besoins. Petite, on me l’a dit en mots; les adultes me l’ont démontré par leur exemple constant; on me l’a fait ressentir par la manière dont les «grands» prenaient soin d’eux-mêmes. Et plusieurs d’entre nous nous sacrifions encore de toutes sortes de façons même si, consiemment, mentalement et rationnellement, nous ne sommes pas d’accord avec cette façon de penser, de vivre et de faire. Même si le sacrifice personnel n’est plus une valeur que l’on prône, on le fait encore à notre insu. En devenant maman, les nouvelles accouchées retrouvent et réactualisent souvent cette vieille dynamique avec une force incroyable, croyant ainsi mieux aimer leur enfant; les pères aussi n’y échappent pas...
Une nouvelle façon d’aimer...
008_gail.jpgEn grandissant, en prenant plus de distanciation face à ce que l’on m’avait enseigné et en prenant de l’altitude au-dessus de mes souffrances engendrées par cette attitude de négligence personnelle, j’ai compris que cette façon d’aimer ne me convenait plus. Plus tard, en donnant la Parole à la plus grande Sagesse des bébés grâce à la PAB®, j’ai reçu un enseignement de leur part que j’essaie d’intégrer à ma vie. En l’appliquant concrètement de plus en plus, je constate combien cela est plus juste et plus nourrissant que le sacrifice de soi. Et, contrairement à ce que j’ai cru pendant des décennies, cette nouvelle façon d’aimer ne fait aucun perdant. Qwuelle est cette nouvelle façon d’aimer? En deux mots, j’ai appris que ce que je me donne n’enlève rien à l’autre. Et même mieux: plus je me donne et plus je peux offrir aux autres. Gros changement de paradigme à l’horizon! Toutefois, simplement le savoir n’est pas suffisant. Il faut assumer cette nouvelle énergie de façon à la supporter concrètement avec amour tout au long du processus vers sa manifestation.
L’histoire de Rose...
Voici donc une nouvelle façon d’aimer que m’ont enseigné les bébés ou plutôt la Conscience innée de l’Être qui se tient sur le seuil de sa nouvelle vie. Pour vous en parler, je vous présente ma cliente, Rose, -petite fille de neuf mois- et ses parents Samara et Clément. Il y a quelques années, ils étaient venus me rencontrer, comme beaucoup de parents, parce que leur bébé pleurait beaucoup, réclamait toujours les bras et ne dormait pas. De plus, Rose refusait absolument d’être sevrée du lait et du sein maternels. Au cours de nos rencontres, la grande Sagesse de Rose nous a expliqué les causes de tout cela. Elle a mis des mots sur ses émotions, elle a partagé ses pensées et, surtout, elle a identifié ses besoins de façon à ce que ses parents puissent l’accompagner et la soutenir consciemment. Plus précisément, elle nous a parlé de son sentiment d’insécurité et de culpabilité qui relevaient à la fois d’un pan de son héritage transgénérationnel, à la fois de ce que vivaient ses parents actuellement et à la fois de ce qu’elle venait manifester et enseigner autour d’elle. En effet, au cours de nos rencontres, Rose nous a enseigné une belle façon non seulement d’aimer les autres, mais surtout de s’aimer soi. Et que l’un n’allait pas sans l’autre.
Le sacrifice de soi...
En progressant dans notre rencontre, les parents ont pris conscience avoir associé l’amour avec le sacrifice de soi. En partie sans s’en rendre compte et en partie à ceuse de ce qu’on leur avait enseigné et qu’ils avaient accepté (ou «achetés»), au moment de me rencontrer, Samara et Clément faisaient passer tous les besoins des autres avant les leurs. Résultat: ils se sentaient vides, continuellement en manque, comme des récipiends vides. Pourtant, ils étaient aisés financièrement, c’étaient des adultes indépendants. Ils ne manquaient absolument de rien sur le plan matériel. Mais il en allait tout autrement intérieurement, sur le plan émotionnel, psychologique et énergétique.
La Sagesse des bébés me parle au moyen de la PAB®, cette approche que j’ai mise au point en m’inspirant du test musculaire propre à la kinésiologie Appliquée (discipline dans laquelle je suis diplômée), mais ces êtres le font aussi par des images. Par exemple, Rose nous a présenté une nouvelle façon d’aimer en comparant une personne à un verre ou à un récipient. Elle nous a dit ressentir ses parents comme des «verres» au fond desquels ne subsisteraient jamais plus que quelques gouttes d’eau salvatrice, des récipients qui ne se remplissaient jamais. Et ces précieuses gouttes, ils les lui offraient! «Quels bons parents», ne direz-vous peut-être. Mais, pour comprendre l’effet douloureux de cette façon d’aimer sur Rose, essayez de vous mettre à sa place. Je ne sais si vous arrivez à comprendre combien accepter de recevoir ces dernières gouttes pouvait être difficile pour elle? Les accueillir signifiait ni plus ni moins priver ses parents du peu qu’ils avaient, et cela engendrait chez elle culpabilité et remords. Accepter le minimum vital de quelqu’un est intolérable. Pour ne pas vivre cela, elle s’empêchait de demander et de recevoir leur amour, leurs soins ainsi que tout ce qu’ils avaient et voulaient lui donner. En fait, elle se privait elle-même ne sachant pas encore qu’elle pouvait se nourrir d’une autre façon qu’en créant le manque chez ses proches, d’où ses pleurs, son insécurité et sa culpabilité. Le refus d’être sevrée soulignait aussi à quel point elle n’était pas nourrie; elle s’accrochait à cette nourriture et à ce bonheur comme à une bouée de sauvetage. Au moins, pendant les quelques minutes que durait l’allaitement, sa mère et elle étaient toutes deux unies dans un même plaisir où personne ne perdait, où toutes deux étaient nourries l’une grâce à l’autre. L’allaitement est en effet la forme de co-dépendance la plus saine qui soit, mais si l’on comprend ce qui s’y joue vraiment pour chacune des personnes impliquées, caché derrrière les voiles de l’inconscience, on permet que cela se passe mieux encore (ici, le sevrage souhaitée par Samara en parfait accord avec les besoins profonds de Rose).
Une nouvelle vision de l’amour...
La belle Conscience innée de Rose a suggéré à ses parents une nouvelle vision de l’amour qui ne prive personne, qui ne crée aucun perdant. En utilisant la comparaison du récipient, elle nous a tous montré -à moi y compris- combien il est important de nous remplir -pas les uns les autres, mais chacun pour soi- en prenant soin de nos propres besoins. Par la suite (et seulement ensuite), nous pouvons interagir avec les autres, pleins, sans demande et sans attente, partageant ensemble nos verres pleins. En fait, nous devrions être des récipients si pleins qu’ils en débordent. Et ce qui déborde sur l’autre nourrit véritablement en apportant une joie véritable. Demander chez l’autre et accepter de l’autre ce qui déborde n’engendre aucun sentiment de culpabilité, de remords, de regrets ou de manque.
En tant que parents, cette façon d’aimer est encore plus important parce que l’enfant peut sans remords accepter l’amour qui déborde sans avoir l’impression de priver ses parents de l’essentiel. Et, pour un parent, prendre soin de ses propres besoins, le rend capable d’aimer son enfant d’un amour vraiment inconditionnel, sans aucune attente: «Je suis vraiment là pour toi, mon enfant, puisque je n’attends rien de toi. Tu n’as absolument rien à faire pour moi ou à me donner parce que je le fais déjà pour moi-même. Tu peux être totalement toi.» Cela aide l’enfant à se sentir profondément en sécurité, ne ressentant pas du tout le besoin de prendre soin de ses parents. Dans ces conditions, le petit sent ses parents pleins, forts, et il peut s’abandonner totalement à recevoir de leur part.
Combien de parents demandent à leurs enfants de les remplir! Plusieurs sont même conçus dans ce but: «Viens dans ma vie. Je me sens si vide, si seul/e. Viens me donner une raison de vivre. Viens remplir ce néant que je ressens en moi. Viens prendre soin de moi. Viens m’aider à vivre, à rester en vie.» Tant de parents, de nos jours, ont peur de déplaire à leurs enfants et de se couper ainsi de leur source d’énergie. Ils repoussent alors leur rôle d’éducateur pour ne garder que celui d’ami. Au contraire, l’exemple de parents «pleins» enseigne au petit à se nourrir lui-même. Peu à peu, il apprend avec leur exemple à le faire pour lui-même. Très vite, il déborde d’amour sur les autres sans rien perdre. Il partage qui il est sans se priver, sans rien soutirer des autres, dans la joie.
Une attitude intérieure...
Plusieurs me demandent comment un tout-petit peut-il bien se nourrir lui-même? N’est-il pas complètement dépendant de ses parents pour voir comblés tous ses besoins? Bonne question! Pour comprendre ce phénomène, il faut prendre conscience qu’il s’agit ici d’abord et avant tout d’une attitude intérieure. Bien sûr, physiquement, le jeune enfant est dépendant de ses parents pour bien des choses. Il a réellement besoin d’eux. Pendant plusieurs années, ses père et mère seront ses bras et ses jambes et bien plus encore. Mais l’action de se nourrir part d’un point central en l’Être. Et ce Centre -conscient et agissant- est présent à tout âge, dès le début de la vie, avant même la naissance. Avec notre aide et notre guidance, un tout petit bébé d’à peine quelques jours peut passer d’une attitude passive et retrouver son pouvoir intérieur pour en arriver à se nourrir lui-même.
On peut l’aider à le faire en l’encourageant à se prendre en charge lui-même sur le plan énergétique. Mais attention! Je parle ici d’une autonomie énergétique qui va de pair avec le plus grand des respects des rythmes, des besoins profonds et du développement du bébé. Il n’est pas question ici de le rendre autonome avant son âge, ni de frustrer ses besoins. Tirer sur une plante la fragilise. Notre accompagnement doit au contraire nourrir les forces présentes et aider à les enraciner. Cela se fait avec un immense amour, compassion et beaucoup de conscience. Il ne s’agit ni de pousser ni de tirer sur l’enfant, mais de lui montrer à quel point il est autonome vibratoirement. Cela signifie tout simplement qu’il existe à part entière. Qu’il est complet en tant qu’être. Qu’il peut se nourrir sans tirer sa «sèvre» des autres. Cela fait disparaître toute vélléités de pouvoir et de contrôle nées de la peur de manquer.
Des exemples...
Par exemple, concrètement, pour un bébé in utero de cinq mois, «se nourrir» signifie s’autoriser à être heureux, à avoir confiance en lui, à grandir et à prendre toute sa place en sa mère même si celle-ci n’est pas totalement heureuse de sa présence et de sa nouvelle maternité qui la bouleverse beaucoup.
Concrètement, pour un enfant naissant, le jour de sa mise au monde, «se nourrir» signifie s’autoriser à se présenter au monde, au bon moment, facilement, quand il s’y sent vraiment prêt, même s’il ressent que sa présence en sa mère la nourrit et la rend heureuse comme jamais elle ne l’a été, même s’il ressent que sa mère préférerait qu’il reste en elle et ne la quitte jamais ou même si le médecin a décrété autre sa date d’arrivée et souhaite le bousculer.
Concrètement, pour un nouveau-né de deux semaines, «se nourrir» signifie s’autoriser à téter tout le lait dont il a besoin pour satisfaire sa faim du ventre et celle du cœur, totalement et complètement, en en retirant tout le plaisir qu’il peut, au lieu de ne s’accorder que quelques courtes minutes au sein et de s’en détacher rapidement dans le but de permettre à sa mère de s’occuper de ce qu’il croit être plus important que lui.
Concrètement, pour un nourrisson de trois mois, «se nourrir» signifie s’accorder tout le sommeil dont il a besoin au lieu de ne dormir que d’un sommeil très léger, se réveillant à chaque heure toutes les nuits pour prendre soin du sentiment de solitude de sa mère.
Concrètement, pour un bambin de quinze mois, «se nourrir» signifie s’accorder l’autorisation de se mettre à explorer joyeusement un territoire de plus en plus grand, se permettre de faire du bruit, de tester tous les sons de sa voix, de faire du désordre, de bouger, de pleurer et crier pour exprimer son besoin jusqu’à ce qu’il soit totalement, précidément et pleinement comblé, parfois aussi de ne rien faire, de contester ce qu’on lui demande, d’expérimenter toutes ses limites, de grandir dans tous les sens du terme, de s’éloigner de sa mère dans la maison ou au terrain de jeu au lieu de suivre son énergie à elle, de s’autoriser à avoir une vie à lui au lieu d’être si sage et si tranquille dans le but de ménager ses parents et de faire passer leurs besoins avant les siens.
Les nouveaux enfants...
En fait, nous sommes si nombreux à entrer en relation avec les autres à la façon de récipients vides. À chaque rencontre, nous nous présentons aux autres en offrant nos dernières gouttelettes et, en retour, nous demandons que l’on nous remplisse aussi. Et alors, un conjoint reproche à l’autre de ne pas le/la rendre heureux/se; un parent à son enfant de ne pas le rendre fier; un enfant à ses parents de ne pas affronter ses défis à sa place, un/e ami/e de ne pas se charger de la solitude ou des blessures de l’autre... alors qu’il serait tellement plus facile de se remplir soi-même d’abord, de se sentir totalement responsable de soi et de déborder ensuite sur les autres en offrandes inconditionnelles. Il serait tellement plus facile de partager qui l’on est avec les autres au lieu de se présenter vide, chargé d’attentes multiples. Ainsi, au lieu de rencontrer l’autre apportant un «donne-moi», nous nous mettrons à partager véritablement nos trop pleins qui débordent sur les autres en formes d’amour.
Ce n’est pas un monde idylique que je vous décris ici, mais une vraie possibilité. Croyez-y, vous n’avez rien à perdre et tout à gagner. Les nouveaux enfants qui s’incarnent actuellement sont d’excellents maîtres en ce domaine. Qu’on les nomment «indigo», «cristal» ou autre, ils n’acceptent plus de répondre aux attentes de leurs parents et de la société lorsque cela ne les aide pas à évoluer; ils n’acceptent plus de se vider et de perpétuer cette dynamique désalignée. Osons les suivre dans cette direction. La seule chose que l’on ait à faire pour en arriver là, c’est tout simplement de prendre conscience de cette dynamique intérieure et de commencer à se nourrir soi-même de manière responsable au lieu d’attendre que les autres le fassent à notre place (ils n’y réussissent pas de toute façon). Bien sûr, cela ne se fait pas du jour au lendemain; c’est un travail de conscience et d’amour de soi incarné au quotidien qui consiste à se connecter à nos besoins, les identifier puis à passer à l’action d’une façon concrète, les honorant en toute priorité.
Ô combien cette façon de s’aimer et d’aimer les autres est confortable une fois les premiers pas assurés! Combien cela est nourrissant, sécurisant et vraiment comblant pour chacune des personnes en relation! L’expérimenter ne serait-ce qu’une fois ou deux- nous donne le courage de poursuivre cette exploration avec constance et amour. Et accompagner un bébé dans cette voie dès son plus jeune âge lui épargnera des années de souffrance.

Brigitte Denis
Consultante en périnatalité, conférencière, animatrice et auteure  


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