Ces chroniques diplomatiques en BD sont vraiment très réussies.
Y sont croquées les coulisses du ministère des affaires étrangères sous Alexandre Taillard de Vorms, largement inspiré de Dominique de Villepin, que l'on reconnait d'ailleurs immédiatement. L'allure haute, l'oeil rivé à l'horizon, un livre à la main et de la fumée qui sort des oreilles, il est comme le penseur virevoltant autour duquel tous s'affairent (et s'épuisent).
L'histoire n'a pas d'enjeu particulier. On suit les débuts difficiles d'un jeune conseiller du Ministre, Arthur Vlaminck. Avec lui, on découvre tout ce qui fait de ce ministère un monde à part, avec ses propres codes, où les conseillers se font des crasses car "ici c'est comme ça qu'on fait l'amour, tu verras tu y prendras goût aussi".
Si en soit chaque bulle ou chaque planche ne provoque pas l'admiration immédiate, le style est emphatique, le trait est imagé. Les émotions et sensations des personnages sont palpables. Les dialogues sont bons. On est embarqué !
Les arcanes de la diplomatie ne me sont pas particulièrement familières, et j'ai un peu eu le sentiment de m'être retrouvée dans la version BD de The West Wing. Tout est en ébullition 24h/24, on enchaine les discours à écrire, les coups bas, les scandales, les nuits blanches, les crises majeures et les blagues vaseuses.
Bref, le tome 2 devrait sortir au printemps, je l'attends.
Un extrait pour l'ambiance :
Extrait de Quai d'Orsay © Blain - Lanzac - Dargaud