Les manifestations du dimanche 20 février ont donné des résultats divers au Marco. À Rabat, environ 10.000 personnes sont descendues dans la rue pour réclamer la fin de l’autocratie, des changements constitutionnels, et clamer des slogans contre le gouvernement, la corruption et la télévision d’État.
Les évènements dans les autres villes, Casablanca, Fez, Marrakech et autres, semblent avoir réuni moins de monde. Des informations diffusées par Facebook, mais invérifiables, et des vidéos sur Youtube, donnent à penser qu’il a pu y avoir des scènes de vandalisme, notamment envers un fast food et des cafés, ainsi que des heurts avec les forces de l’ordre.
La présence de policier en uniforme était faible, la plupart des commerces n’avaient pas jugé nécessaire de baisser le rideau de fer. La foule se composait entre autres d’éléments islamistes et de de gauchistes arborant l’inévitable portait de l’idole Che Guevara.
Il est généralement admis que le Maroc est un des pays arabes les moins susceptibles de connaitre des troubles tels ceux qui se sont répandus ces dernières semaines de la Tunisie à l’Égypte, à la Libye et au Barheïn. Les évènements d’hier semblent marquer une différence générationnelle entre les jeunes, qui ont appelé et participé aux défilés, et les plus âgés qui se sont montrés plutôt critiques. Certaines voix s’élèvent dans le pays pour tendre vers une monarchie constitutionnelle plus proche de la pratique actuelle au Royaume-Uni, par exemple.
Les protestations sont chose habituelle au Maroc. Les élections qui s’y déroulent connaissent une participation réduite. Bien que jouissant d’une relative liberté d’expression, le pays est pauvre par rapport aux autres pays de la région, et le sentiment monte que les réformes nécessaires tardent trop à se matérialiser.