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Phobie scolaire : traitements 2011

Publié le 16 février 2011 par Darouich1
- Il est important de comprendre que l'enfant ne mime pas ses symptômes, il souffre réellement et il s'agit souvent de manifestations physiques d'angoisse, qui disparaissent lorsque l'enfant n'est plus en présence de la source d'angoisse: l'école.

- L'évaluation médicale est essentielle pour dépister des problèmes organiques réels : épilepsie ou diabète.

- Une attitude ferme et d’assurance des parents, du médecin et du milieu scolaire suffit bien souvent à rétablir la situation.

- si les difficultés persistent, avec une fréquentation de l'infirmerie, et absences régulières, une évaluation psychiatrique de l'élève et du milieu familial est nécessaire.

- Il est primordial pour le milieu scolaire de comprendre que les difficultés psychologiques de l'élève ne pourront pas être traitées, bien au contraire par des cours par correspondance. Ces coursrenforcer les difficultés, et permettent aux symptômes de devenir chroniques.

- Les changements d'école répétés ne font que déplacer sur une autre école les problèmes après une amélioration passagère.

- Après un bilan médical, le but à atteindre est non seulement le retour à l'école mais aussi la reprise d'une bonne insertion sociale.

- Le traitement associera une psychothérapie individuelle pour l'enfant, une psychothérapie familiale, une hospitalisation dans les cas extrêmes.

- La place des médicaments est limitée dans la phobie scolaire .

- les études montrent 33% des élèves traités retrouvent une scolarité satisfaisante, 33% parviennent à reprendre la scolarité mais avec difficultés psychologiques persistantes. Dans 33% des cas, le retour vers une scolarité normale devient difficile et accompagné des troubles psychiatriques.

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Phobie scolaire chez les jeunes enfants :

Une attitude ferme et de réassurance des parents, du médecin et du milieu scolaire suffit bien souvent à rétablir la situation. Si la situation s’empire, le traitement sera indispensable.

Le but des soins chez le petit enfant est de faciliter développement normal de l'enfant et de le soulager de son anxiété de séparation. Les quatre points suivants sont à traiter:

  • comportement de fuite excessive et d’évitement
  • réactions physiologiques somatiques
  • manque de contrôle
  • régulation à travers un discours explicatif rationnel et ferme.

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Approche psycho-dynamique : ce traitement se base sur la théorie psychologique que l’enfant réagit à un conflit entre le conscient et l’inconscient en lui. La thérapie psycho dynamique individuelle utilise par exemple une pièce de théâtre pour les jeunes enfants avant l’âge de la parole deux fois par semaine. Les études montrent 70 % d’amélioration). Des séances plus fréquentes ( 3-4 fois par semaine durant 6 mois ) peuvent aider l’enfant ou l’adolescent à travers les sensations et les réactions aux situations à se comporter d'une manière différente.

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La thérapie familiale insiste sur le traitement des troubles anxieux dans la famille (agoraphobie), dépression, et alcoolisme pour faciliter la communication et changer le modèle dysfonctionnel de la famille.

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La thérapie sociale devrait déterminer si l'enfant refuse l'école en raison de trouble de séparation, ou pour d’autres raisons : tyrannie scolaire, violence, problèmes académiques, refus scolaire dû à une anticipation d'échec. Le rôle de l’assistante sociale est de trouver pour l’enfant le placement scolaire approprié.

Les médicaments ne devraient pas être utilisés en première ligne comme traitement pour le trouble anxieux de séparation.

Phobie scolaire chez les adolescents :

La psychothérapie individuelle basée sur la parole et la réflexion est insuffisante car l’adolescent ne coopère pas.

La nécessité de prise en charge « adaptée » est justifiée, car la phobie scolaire s’accompagne de nombreux troubles comme : sociabilité difficile, dépendance familiale importante, relations émotionnelles et sexuelles perturbées.

Chez les adolescents, le traitement de la phobie scolaire nécessite une prise en charge semblables de celle des enfants souffrants des phobies.

L’approche thérapeutique devrait être adaptée à chaque situation et à chaque adolescent, en prenant en compte la structure familial.

On peut imaginer par exemple le retour progressif de l’adolescent sur les lieux ou sa phobie se déclenche pour le désensibiliser avec psychothérapie de l’adolescent et prise en charge parallèle de parents par un autre psychothérapeute.

Si la phobie est bien installée, le recours à l’hospitalisation est parfois nécessaire.

La prescription d’anti-dépresseur est possible chez les adolescents mais leur intérêt varie selon chaque cas.

Le retour progressif à l’école doit être le but du traitement. Le traitement basé sur la relaxation, la réflexion, et l‘affirmation de soi peut faciliter la réinsertion en milieu scolaire.

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Le traitement psychologique

L’essentiel au début de la prise en charge, est de reconnaître la souffrance des adolescents.

Durant les séances de travail, le psychothérapeute ou le médecin va tenter de rassurer l’adolescent sur son identité, et revaloriser son estime de soi.

Les activités riches en « plaisirs partagés » comme danse, théâtre permettent aux adolescents de retrouver leur équilibre, leur place dans un groupe.

Le traitement va tenter de convaincre l’adolescent de tolérer la contradiction, pour l’accompagner ensuite vers l’étape suivante : accepter ses pensées, se réconcilier avec sa pensée.

Il est inutile de demander à l’adolescent phobique de citer le contenu de sa pensée, il est dans l’incapacité d’exercer une activité de ce genre, et dans ce cas, ses réponses seront du genre : parce que, je ne sais pas, j’en ai marre, etc.

En face de cette paralysie de penser, le traitement sera basé sur l’expression des sentiments ressentis. La perte, la peur, la haine, la colère, la mort, la séparation. Ces émotions sont la traduction d’une pensée que l’adolescent ne peut pas exprimer.

La participation à des ateliers de groupe est précieuse. On y apprend à repenser, à se consoler.

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Le traitement permet aussi de redéfinir des liens avec les parents, de répondre à des questions inquiétantes :

Que ferai – je si maman meurt demain alors que mon père vit avec une autre femme ?

Comment je peux protéger ma mère alors qu’elle est fragile et dépressive ?

Mon père ne m’a jamais aimée, je ne suis pas comme les autres, comment faire ?

Dans ce cadre le travail thérapeutique devrait partager la pensée de l’adolescent, proposer une autre pensée et élaborer avec l’adolescent une troisième pensée.

A la question, par exemple, que ferai – je si maman meurt demain alors que mon père vit avec une autre femme, l’adolescent exprime une anxiété liant la peur de la mort à la séparation. Le thérapeute peut répondre que maman est jeune, et ne risque pas de mourir demain. Le schéma suivant tente d’expliquer un exemple


Adolescente dit


Thérapeute répond


Conclusion


que ferai – je si maman meurt demain alors que mon père vit avec une autre femme


Ta maman est jeune, elle ne va pas mourir demain


Maman peut mourir mais plus tard


Mais elle va mourir un jour


Ca sera triste, mais tu seras grande


La mort n’est pas pour demain


Mon père ne me prendra pas dans sa famille


Possible, mais tu auras déjà une maison et une famille


La séparation avec la mère ne menace pas la survie de l’adolescent


Mon père est un salaud, il a fait pleurer ma mère milles fois


Oui, les adultes sont compliqués


Le problème des parents ne doit pas être le problème d’enfants


Tu crois que je dois le revoir


Peut être un jour




Mais je n’aime pas l’école


On n’aime pas toujours son école


Normaliser les émotions de l’adolescent


Alors je suis comme les autres


Oui, mais aussi tu es toi même


Renforcer l’identité de l’adolescent


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