Définition
Les phobies sont des peurs intenses déclenchés par des stimuli spécifiques bien identifiés.
Ce qui caractérise les phobies c'est d'abord l'intensité de la peur provoquée qui peut aller jusqu'à l'extrême terreur, la crise de panique, voir l'évanouissement, et ensuite, le fait que le stimulus déclencheur soit spécifique, bien identifié, et ne soit pas générateur de peur pour la pluspart des gens.
Cette intensité est telle que les phobiques font tout ce qu'ils peuvent pour éviter de se trouver dans la situation qui déclenche leur phobie.
Il existe tout sorte de déclencheurs, et en fonction de cela, on donne un nom différent à la phobie. Par exemple:
PHOBIEDECLENCHEUR
claustrophobiele fait d'être enfermé dans un espace étroit
arachnophobieles araignées
nosophobiela maladie
triskaidekaphobiele chiffre 13
acrophobiece qui est élevé
antophobieles fleurs
cynophobieles chiens
gymnophobiela nudité
koniphobiela poussière
ornithophobieles oiseaux
thalassophobiela mer
ailourophobieles chats
etc.
Les symptômes
Ces sont tous ceux de la peur la plus intense, avec le contexte spécifique de la phobie, c'est à dire le déclencheur spécifique
Pour qu'on puisse parler de phobie, il faut qu'il y ait un caractère systèmatique, répétitif du phénomène. Une peur intense qui n'arrive qu'une seule fois n'est pas une phobie. Il faut que l'exposition au déclencheur provoque systématiquement la peur et que celle-ci soit d'une intensité hors de proportion avec le déclencheur.
Modèle thérapeutique
Dans l'esprit du phobique, un souvenir, lié au déclencheur, est associé avec une peur de forte intensité. Lorsque le patient se trouve dans la situation ou en présence de l'objet de la phobie, une correspondance inconsciente se fait avec le souvenir et l'émotion associée, la peur, est réactivée.
Le souvenir originel provient d'un événement vécu par le patient et qui lui a fait peur sur le moment. Parfois ce souvenir est refoulé, oublié consciemment, parfois il reste bien clair dans l'esprit conscient. Quand le patient se souvient d'avoir ressenti de la peur, ce n'est pas forcément avec la même intensité que lors de la crise de phobie.
L'intensité de la peur peut parfois s'expliquer, comme par exemple la personne peut, au moment de l'événement originel, inconsciemment penser qu'elle va mourir, elle peut alors avoir une peut très intense, qu'elle ne perçoit pas forcément du fait de l'anesthésie provoquée par la peur elle-même. Parfois cette intensité est liée à la grande jeunesse du patient au moment de l'événement d'origine.
Les traitements
Les phobies se traitent très bien par hypnothérapie. Le problème étant une association très localisée, il suffit de faire une dissociation entre le déclencheur et l'émotion. Plusieurs techniques sont disponibles pour cela, qui toutes conduisent à des résultats rapides et solides.
Quand il est possible de retrouver l'événement à l'origine de l'association, on peut travailler sur ce souvenir et par un recadrage ou une restructuration mémorielle en supprimer la composante émotionnelle.
Sinon, on peut travailler directement sur l'état présent sans en trouver l'origine, et pratiquer une technique de désensibilisation inconsciente.
Toutes ces techniques sont efficaces et donnent des résultats positifs parfois en seulement une seule séance.
Exemple de cas
Christian G, 33 ans
Le patient est venu consulter pour une phobie des autoroutes. Il peut conduire facilement sur n'importe quelle route, dans n'importe quelle condition, mais il est incapable de prendre une autoroute sans ressentir une peur panique, une terreur insupportable. Il évite donc de prendre des autoroutes, et cela le gène énormément, car comme il est commercial il doit se déplacer d'un bout à l'autre du pays et il perd beaucoup de temps à ne prendre que des routes nationales.
L'exploration sous hypnose a révélé un certain nombre de souvenirs lié à la peur de mourir. Le plus intense est un accident de moto que Christian a eu sur une autoroute. Une technique de désassociation est réalisée à partir de ce souvenir pour séparer la peur du déclencheur. Depuis, Christian roule à nouveau sur les autoroutes, il a toujours quelques petites appréhensions salutaires qui lui permettent de conduire prudemment, mais sa phobie a disparu.
Durée: 1 séance
Martine C., 54 ans
Martine a une phobie des hauteurs, elle a une peur panique du vide, elle ne peut même pas monter sur une chaise. Chez elle c'est son mari qui monte sur l'escabeau pour faire les vitres. Elle ne peut pas aller sur un balcon et a beaucoup de mal à regarder par la fenêtre quand elle est dans un immeuble au dessus de 3 ou 4 étages.
L'exploration sous hypnose n'a pas fait ressortir de souvenir précis sur lequel travailler. Un travail symbolique est alors réalisé pour dissocier la peur de la situation de hauteur. Le lendemain de la séance, Martine est montée sur un escabeau et à fait les vitres de sa maison pour la première fois de sa vie, au grand étonnement de son mari et de ses enfants. Peu après, elle est allée sur un balcon au dixième étage et a regardé vers le bas sans ressentir de panique.