Armés de pancartes et de sticker, les militants de la Confédération étudiante (Cé) ont pris d’assaut toutes les agences de vendeurs de listes de la capitale.
« Un logement pas de listes », voilà l’un des mots d’ordre de la journée d’action du syndicat étudiant. Répartis en petits groupes, les membres du syndicat étudiant ont envahi les 8 marchands de
liste de Paris. Dans leur viseur Casa Immo, Hestia, Ancéa et Isi Loc.
Toutes ces agences sont accusées par l’organisation de vendre aux étudiants des listes de logements soi-disant libres et exclusives. « Moi quand j’ai essayé d’appeler les numéros qu’ils m’ont
vendu, je suis tombé sur des faux numéros, ou bien l’appart ne correspondait pas du tout à mes critères », proteste Enora Hamon, secrétaire générale de la Confédération étudiante.
Ces agences peuvent facturer une liste d’annonce jusqu'à 450 €. Des annonces que l'on peut retrouver gratuitement sur Internet.
La confédération étudiante envahit les agences de vendeurs de listes
Cette journée sans arnaque, est aussi le moment pour les militants de mettre en garde les jeunes contre cette supercherie. « En y repensant, c’est vrai que c’est louche de payer une liste, alors qu’on n’est pas sur d’avoir des vraies annonces, je suis content qu’ils soient venus parce que j’allais acheter une liste, tellement que je suis en galère », indique Jérémy, un client.
La commerciale de l’agence Casa Immo Pasteur est excédée par ces manifestations incessantes de la Cé. « J’en peux plus, ça fait la 7e fois que vous envahissez mon agence, c’est un harcèlement ». « Eh bien on reviendra autant qu’il le faut, jusqu'à ce que les arnaques cessent », répond Simon, membre du bureau national de la Cé.
Enora Hamon, secrétaire générale de la confédération étudiante dénonce les vendeurs de listes
En effet, la Confédération étudiante n’en est pas à son premier coup de force. En septembre 2010, elle avait déjà envahi des agences. Toutes ces actions coup-de-poing ont mis la puce à l’oreille à la direction générale de la répression des fraudes (DGCCRF). Elle a lancé le 11 octobre 2010, une enquête sur les pratiques des marchands de listes. Pour se défendre, les agences affirment qu’ils ne peuvent pas garantir à leurs clients qu'ils trouveront un logement grâce aux listes, ni que les propriétaires accepteront leurs dossiers.
En fin de manifestation, la Cé a rassemblé ses troupes pour un débrief de l’action. « Première victoire, aujourd’hui on a évité 25 arnaques. Il y a des étudiants qui nous ont remerciés et ont pris des tracts pour faire circuler l’info », déclare Cindy Pétrieux, responsable logement à la Cé. Le syndicat étudiant souhaite maintenir la pression sur ces agences. Elle va organiser dans les prochaines semaines, une opération au niveau national.
Les étudiants face aux vendeurs de listes
Emmanuel Josselin
crédit photo Confédération étudiante