La musique et Internet, ou l’avènement de la diversité
La musique existe depuis la nuit des temps, et le téléchargement, par son action de partage, n’a fait qu’accélérer la diffusion des œuvres. Or, on ne peut appeler musique que ce qui a été jugé comme tel par ses pairs. Car si la mélodie et le travail réalisé dessus peuvent être le fait d’une seule personne, l’appréciation et la reconnaissance ne peuvent venir que des personnes qui écoutent le morceau. La rapidité de la diffusion et le nombre de personnes touchées par celle-ci deviennent alors deux facteurs déterminants.
De plus, de tout temps, l’Internet se destine à être un support de communication, et une de ses grandes forces est la rapidité avec laquelle on peut envoyer un contenu d’un coin à l’autre de la Terre. Son action est donc déterminante dans la diversité que nous connaissons aujourd’hui en musique.
Est-ce que Mozart aurait connu un tel succès si Internet avait été là pour diffuser les œuvres de Schubert ou de Beethoven, composées à peu près à la même époque ? La question est rhétorique, mais il faut imaginer qu’à cette époque la diffusion des œuvres ne se faisait que par l’opéra. Or, si chacun avait eu un lecteur mp3 branché sur les oreilles avec dedans des centaines de titres téléchargés en quelques heures à peine, il en aurait sûrement été autrement. Car se faire connaître dans un milieu ouvert aux seules personnes ayant accompli leur solfège et autres cours de musique n’est pas aisé, mais essayer de percer dans un monde où, sur le même site (Myspace, par exemple), on trouve des milliers d’artistes faisant le même genre de musique, n’est-il pas pire ? Surtout lorsque les références et les goûts de chacun diffèrent.
L’internet a donc ouvert une porte (je dirais même enfoncé à grands coups de pompes !) à la concurrence dans la musique. Et tellement vite que les majors commencent seulement à réagir… Mais cela n’a pas que des effets négatifs, bien au contraire ! Car si l’on peut trouver en deux secondes à peine le dernier album de la grande star dont on est fan, il est désormais possible pour tous les artistes débutants de partager les morceaux sur de multiples plateformes de téléchargement et d’écoute en ligne.
D’ailleurs, la loi HADOPI est censée aller dans ce sens, puisque son but premier est de promouvoir la diffusion légale des ayants droit sur Internet. Ainsi, depuis sa mise en place, plusieurs sites tels que Spotify ou encore l’incontournable Deezer, qui sont de vraies médiathèques avec un contenu énorme, se sont vus offrir le label « musique légale » par le gouvernement. D’autres sites moins connus, comme Jamendo.com, proposent quant à eux un téléchargement gratuit, mais réglementé pour le seul usage privé. Mais ce genre d’initiatives reste trop rare, et les œuvres disponibles semblent être le fruit d’artistes indépendants ne touchant pas un grand public (du moins pas encore !).
En conclusion, je dirais que la musique (comme la vidéo) a beaucoup gagné grâce à l’Internet et aux nouvelles technologies. Mais on peut se sentir perdu dans une profusion d’artistes dont on ne connaît pas la valeur… Donc on se raccroche aux seuls artistes que les médias nous font connaître. Or, aller voir hors des sentiers battus permet parfois de trouver LA musique que l’on va adorer !