Des centaines d’étudiants ont à nouveau manifesté aujourd’hui, devant le ministère de l’Enseignement supérieur, contre la dévalorisation de leur diplôme d’ingénieur d’Etat
Un diplôme au rabais
Selon l’Associated Press, des centaines d’étudiants algériens étaient de nouveau dans la rue, à Ben Aknou, pour réclamer l’abrogation du décret présidentiel N°10-135 du 13 décembre 2010 relatif à la classification de leur diplôme. Ce texte ramène leur diplôme d’ingénieur d’Etat, obtenu après cinq années d’études, au même niveau qu’un master 1 du nouveau système LMD, effectué en quatre ans. Le magistère n’étant pas équivalent au master 2, les titulaires ne peuvent pas prétendre au doctorat. Estimant que la valeur de leur diplôme est bradée, les étudiants s’inquiètent de cette nouvelle classification des diplômes. « A terme, le marché de l’emploi n’aura d’yeux que pour les sortants du LMD. C’est ce que nous voulons éviter en demandant à créer des équivalences », explique un étudiant au journal Magharebia.
Policiers et étudiants : deux versions différentes
Sur place, des étudiants auraient tenté de forcer le cordon de sécurité mise en place par la police. Halim Djenane, étudiant de l’école polytechnique de Bab-Ezzouar, a affirmé que la police avait frappé les étudiants : « Plusieurs camarades ont été matraqués par la police », dit-il en montrant des photos de visages en sang, qui auraient été prises après des affrontements entre policiers et manifestants. Les forces de l’ordre ont réfuté ces déclarations, assurant que « les agents d’ordre public ont agi dans le strict respect de la loi pour empêcher l’occupation illégale de la voie publique ».
Lauren Clerc