Magazine Humeur

J'ai honte pour l'Humanité

Publié le 22 février 2011 par Isleene
J'ai fini la nuit assise, en tailleur sur le canapé, les yeux rivés sur l'écran de télé, incapable de me détacher des images qui tournent des boucles. 10, 20 fois peut-être plus à écouter ces témoignages, finir par les connaitre par coeur. Changer de chaine, tomber sur des images encore plus folles, encore plus atroces.
Pourtant j'étais à l'abri, moi, dans mon salon, sur mon canapé, dans ma petite vie tranquille.
Dans ma petite vie tranquille justement, où j'aime me plaindre des petits désagréments du quotidien, de la pluie ou du soleil trop chaud, des gens, de tout et de rien.
Mais cette nuit je suis restée là, j'ai regardé ces images passer en boucle. Et j'ai pleuré, sans le vouloir mais sans pouvoir m'arrêter non plus.
Parce que pendant que je me plains, d'autres se font massacrer.
Je ne comprendrais jamais comment des hommes peuvent tirer sur leurs propres frères.
Je ne comprendrais jamais comment on peut avoir aussi peu de considération pour la vie humaine.
L'Homme dans son abjection la plus absolue.
A ce stade, ce n'est même plus de l'animalité.
Et puis dans ce bain de sang, il y a ces pilotes qui se sont posés à Malte pour ne pas obéir, pour ne pas tuer les leurs. Ces hommes, pour moi, ce sont des héros tout simplement. Comme tous ceux qui ont refusé un jour d'ouvrir le feu sur une foule désarmée.
Ca donne encore envie de croire qu'il y a quelque chose de sauvable chez l'homme.
Mais au delà de ces actes de courage, il y a tout le reste.
Et c'est ce reste justement qui me hante cette nuit. J'ai mal, j'ai du mal à me dire que des centaines de personnes se font massacrer pour simplement un peu de liberté. C'est tellement dérisoire vu d'ici et pourtant si essentiel.
J'ai du mal à me dire qu'une fois le réveil passé, le monde reprendra sa marche, comme les jours précédents, comme les jours suivants parce que la plupart n'en ont strictement rien à faire.
Il y aura quelques voix qui s'élèveront, d'autres qui relaieront et puis tout cela se perdra dans la masse d'informations. Une danse diplomatique et on passera à autre chose.
J'ai encore plus de mal quand je comprends que je ne peux strictement rien y faire.
Juste regarder ou fermer les yeux et dans tous les cas, me battre avec ma conscience.
Parce que ce qui n'auront rien fait sont aussi coupables, parce que c'est si simple de tourner la tête.
Alors cette nuit, j'ai juste pleuré devant mon écran parce que j'ai honte pour l'Humanité.
Edit: Après quelques heures de sommeil et une relecture, ce billet n'a vocation ni à moralisr, ni à culpabiliser. Il s'agit simplement d'un état d'âme nocturne

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Isleene 4 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines