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Ligue des champions - Marseille - Anigo: "J'aime rêver"

Publié le 22 février 2011 par Moodds

Europe - Ligue Des Champions - Mercredi 23 Février 2011
A l'avant-veille de la réception de Manchester United en 1/8e de finale de Ligue des champions, mercredi, le directeur sportif de Marseille José Anigo a évoqué le football anglais, la différence de culture avec la France et la question de la formation des jeunes joueurs, tout en affichant l'espoir d'une qualification: "j'aime rêver" lance-t-il.

Q: Vous recevez Manchester, mais c'est un autre club anglais, Arsenal, que vous citez régulièrement en exemple. Pourquoi ?

R: "D'abord parce que l'ensemble de l'effectif est composé de jeunes joueurs, soit de grand talent payés cher, soit en réalisant de bons coups en profitant de failles juridiques comme avec Flamini et Fabregas. Arsène Wenger (manager d'Arsenal, ndlr) construit son équipe sur un cycle 4-5 ans. Il y incorpore toujours 3/4 joueurs de haut niveau. A notre échelle, si on était capable d'intégrer des jeunes de grand talent, qu'on évite de laisser partir rapidement à l'étranger, accompagnés de 3 joueurs de très haut niveau, et de certains issus de notre centre de formation, cela pourrait être intéressant..."

Q: Précisément, un club comme l'OM est-il condamné à former des jeunes pour se faire "piller" par un gros clubs anglais?

R: "La formation française est bonne, mais la plupart de ces jeunes, après 2-3 saisons en L1, sont récupérés par de gros clubs étrangers. L'aspect contractuel joue ici un peu en notre défaveur. Le 1er contra pro est obligatoirement de trois ans. A la fin de la 2e année, soit on est condamné à vendre le joueur, soit à le prolonger à des tarifs parfois injustifiés. Mais il y a une telle pression autour du joueur, des clubs étrangers, des agents... Ici par exemple, nous avons prolongé André Ayew sur une longue durée alors qu'il était dans sa dernière année. Il était en position de force, on a dû "forcer" financièrement. Mais si tu perds un joueur comme ça, tu as l'air d'un +c...+. Sur le long terme, les club français sont condamnés à perdre leurs talents. Sauf à être malins contractuellement, par exemple avec certaines clauses".

Q: Pourquoi existe-t-il une forme de fascination pour le football anglais?

R: "Il faut arrêter avec cela! Derrière les "gros" comme Chelsea ou Manchester, il y a aussi Sunderland ou Wolverhampton. Les joueurs français habitués à toucher le ballon le voient passer durant 90 minutes au dessus de leur tête... Il ne faut pas raconter d'histoires: pour l'essentiel, c'est l'aspect financier qui domine, et non le projet sportif, sauf pour les gros clubs. Quand je vois des joueurs de 20 ans pas encore reconnus en France rallier l'Angleterre ou Sessegnon signer à Sunderland... Au niveau jeu, le PSG est nettement meilleur!".

Q: Quelle a été votre première réaction au tirage de Manchester?

R: "J'ai eu mal à la tête! C'est une équipe qui fait peur. Mais je suis optimiste, et j'aime rêver. Si on ne rêve pas dans le sport, on ne réalise rien. On en a vu d'autres. Mais des joueurs de chez nous auraient tout à fait leur place chez eux!".

Q: Voyez-vous une différence dans l'approche des matches entre la France et l'Angleterre?

R: "Un entraîneur français travaille d'abord sur un système défensif. On le voit en Coupe de France où des +petits+ éliminent des clubs de L1. Cela dit, à l'OM, culturellement on a toujours attaqué. Après 3-4 passes latérales, le public commence à siffler et ne comprend pas toujours qu'il faut repartir de derrière! Il faut que le jeu aille vers l'avant certes, mais parfois cela fait déjouer l'équipe. En Angleterre, même dans un match pauvre techniquement, il y a moins de calcul dans le jeu. Entre vouloir gagner 2-1 et ne pas vouloir perdre cela change tout! Le public voit ce qu'il est venu chercher, dans l'engagement et l'esprit".

Q: Comment vous sentez-vous aujourd'hui dans le club?

R: "Je vais faire une réponse à la Pape Diouf (ex-président de l'OM, ndlr)...: quand tu regardes un poisson rouge dans un aquarium, tu ne sais s'il est heureux ou pas. Seul lui le sait. C'est un peu pareil pour moi. Si je suis heureux? Je le garde pour moi... Mais j'ai une certaine latitude qui me permet de bien bosser. Si on a besoin de moi, je suis là, sans plus me poser de question sur le long terme, tout en vivant comme si je devais toujours vivre là".

© 2011 AFP
Auteur : - MARSEILLE (AFP)
Crédit : © AFP - Gerard Julien


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