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Le redoublement, une spécialité à la française ?

Publié le 22 février 2011 par Rozennlefeuvre @aladom

Le redoublement, une spécialité à la française ?D'après une étude européenne, la France apparait comme un des spécialistes européens du redoublement. Souvent présenté comme une dépense supplémentaire et inutile pour les caisses publiques, le redoublement fait encore débat.

La France une spécialiste du redoublement

L'étude commandée par la Commission européenne et intitulée "le redoublement dans l'enseignement obligatoire en Europe : réglementations et statistiques" place la France dans le peloton de tête des pays pratiquant le redoublement.

D'après l'étude, en 2009, 17,8 % des élèves de 15 ans avaient déjà redoublé au moins une fois en primaire, contre plus de 22 % au Portugal, Pays-Bas, Luxembourg et dans la communauté française de Belgique. La moyenne européenne est de 7,7 %.

La France se retrouve à la 3ème place concernant le redoublement en secondaire inférieur (collège), avec 23,5 % d'élèves de 15 ans ayant déjà redoublé en 2009. La moyenne européenne est de 10,4 %.

Le redoublement, un élément négatif ?

Pour le groupe Eurydice qui a réalisé l'étude, la conception du redoublement reste relativement positive en France, et reste présenté par le corps enseignant, la communauté scolaire et la plupart des parents comme "bénéfique pour les apprentissages de l'élève".

Une technique qui coûte cher

Selon une étude de la commission européenne, datant de 2008 et intitulée «Améliorer les compétences pour le XXIe siècle: un programme de coopération européenne en matière scolaire», le redoublement  coûte cher. De plus il ne serait pas si efficace. "Si certains redoublants rattrapent leur retard, la grande majorité d'entre eux ne le font pas. Les taux de redoublement sont nettement plus élevés parmi les enfants issus de groupes socioéconomiques moins favorisés et les résultats à long terme des redoublants sont souvent inférieurs à ceux des élèves faibles n'ayant pas redoublé». Pour ces opposants, à l'image de l'inspecteur académique de Caen,  le redoublement est cause de décrochage scolaire et d'une sur-mobilisation de postes.

Une technique comme une autre

Pour les défenseurs du redoublement, une suppression de cette technique se ferait au détriment des élèves. Pour eux, le débat sur le redoublement est nettement faussé sut la volonté du gouvernement de faire des économies, au mépris du bon développement scolaire des élèves. Pour Eurydice, le redoublement est une technique parmi d'autres dans la "thématique de la lutte contre l'échec scolaire et l'abandon scolaire précoce", à ce titre elle se doit d'être étudiée.

Des solutions intermédiaires

Diverses méthodes de substitution sont présentées par les opposants au redoublement. Certain prônent un passage automatique en classe supérieure à l'image de ce qui se fait au Royaume- Uni ou en Norvège. D'autres  proposent des méthodes plus "douces" via un accompagnement plus poussé des élèves.

Beaucoup plus autoritaire, l'inspection académique de Caen à tranché dans le vif, en instaurant un système de bonus malus pour les collèges pratiquant le redoublement. Ainsi les collèges Calvados dépassant un certain seuil d'élèves redoublants se verraient amputer d'un certain nombre d'heures d'enseignement (entre 1h et 10h). À l'inverse, les collèges en "réussite"  se verraient attribuer des heures supplémentaires.


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