Contrairement à ceux que peuvent penser certains, avoir des médias et une presse libre, c’est fichtrement utile.
On s’en aperçoit aujourd’hui du côté de la Libye où tout est un peu verrouillé. On est loin des images en continu d’Al Jaz’ sur la place Tahrir, de ces infos relayant à la minute près ce qu’il se passait en Tunisie.
Contrairement à l’Egypte, en Libye,
il n’y a pas de presse indépendante, privée.
Il n’y a pas non plus de journalistes étrangers
Pour aller en Libye, il faut faire traduire tout son passeport en arabe par des traducteurs assermentés, bla… bla… bla… autant dire que beaucoup s’y cassent les dents. L’autre moyen, celui que David, mon ex coloc photojournaliste a utilisé, c’est de traverser la frontière avec les bédouins (qui de vous à moi sont en train de travailler plus pour s’en mettre plein les fouilles) de manière illégale afin de nous rapporter les toutes premières images de ce pays. Gros travail, à rendre Paul et ses copains tous plus jaloux les uns que les autres.
Donc David et ses copains bédouins travaillent beaucoup alors que d’autres arrivent au Caire et essaient de passer la frontière… Mais avec combien de jours de retard ? Combien de sang versé ?Combien de temps sommes nous restés sans nouvelles de la Libye ? Combien de photos de Tripoli ont circulé ? Combien de jours avant le discours de l’autre illuminé pour se dire que peut-être il y a quelque chose ?
D'une presse libre, dépend la démocratie
Je suis fière de David, que j’ai pourtant essayé de décider à ne pas partir parce que ça me faisait peur. Fière de ceux et celles qui se bougent pour nous informer parfois dans des conditions déplorables et quoi qu’on en dise, la démocratie passe aussi par la liberté d’informer, la liberté des journalistes, celle de la séparation entre les médias et le pouvoir et celle de l’existence, pure et simple, de ces médias.
Je ne dis pas que tout est parfait dans le meilleur des mondes privatisé, loin de moi cette idée. Je dis juste que si quelqu’un avait été là pour agiter les bras et nous faire signe, le peuple Libyen aurait une plus grande visibilité et donc, plus de soutien à l’international.